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- Des responsabilités à assumer dans un drame marquant l’histoire
- Reconnaissance en terre douloureuse
- Inaction et objectif manqué : la confession d’un dirigeant
- Le poids du passé : La France et le Rwanda
- Un regard lucide sur l’histoire
- Une initiative bien reçue
- France et Rwanda : un soutien affiché
- Admettre l’erreur
Le président français n’assistera pas personnellement aux cérémonies commémoratives du triste 30e anniversaire du début du génocide des Tutsis au Rwanda. Cependant, pas d’inquiétude, un représentant de Paris sera tout de même sur place. Pour remplacer le numéro un Français, ce sont Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères et Hervé Berville, le secrétaire d’État chargé de la Mer et natif du Rwanda, qui ont été désignés.
Mais n’allez pas imaginer que le chef de l’état ne s’exprimera pas. Tout au contraire, une déclaration du président français a été annoncée par l’Élysée pour ce dimanche. Un message vidéo sera diffusé sur ses canaux de communication numériques.
Mis en confiance par son homologue rwandais, Paul Kagame, le président français reviendra notamment sur les regrets exprimés par son pays quant à son inaction lors des massacres de 1994. Le média français, l’AFP, a déjà partagé une pré-annonce dans laquelle il souligne que Paris avait le pouvoir d’intervenir et de stopper le génocide, aux côtés de ses alliés occidentaux et africains, mais ne l’a pas fait.
Les regrets de Paris ont été énoncés, expliquant que le génocide aurait pu être arrêté. Ayant conscience des méfaits désastreux de tels actes, appris des survivants des génocides arménien et de la Shoah, la communauté internationale avait les ressources pour agir mais n’a pas exercé sa volontée.
Des responsabilités à assumer dans un drame marquant l’histoire
Lors de son poignant voyage à Kigali en 2021, le Président français élève ses mots à la hauteur de la tâche et consolide une relation vacillante avec Paul Kagame. Le Président rwandais, ayant maintes fois critiqué la France, aide à tourner une page douloureuse de l’histoire entre Paris et Kigali, dont une rupture diplomatique entre 2006 et 2009.
Reconnaissance en terre douloureuse
Au cœur du mémorial de Kigali, Emmanuel Macron, il y a trois ans, a prononcé des mots d’une intensité troublante pour « reconnaître » les « responsabilités » de la France dans le génocide. Ce sombre pan de l’histoire où, entre avril et juillet 1994, la vie de 800 000 êtres, principalement des Tutsis, fut volée.
Inaction et objectif manqué : la confession d’un dirigeant
Assumant les regrets de ses prédécesseurs, le Président Macron a déclaré que malgré « la lucidité et le courage » de certains responsables français qui avaient qualifié la situation de génocide, la France ne sut pas agir en conséquence. Il a poursuivi en rappelant comment « nous avons, tous, abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos ».
Le poids du passé : La France et le Rwanda
Il est frappant de se souvenir des paroles prononcées par le Président Macron, lors de son voyage à Kigali en 2021. Bien que la France n’ait « pas été complice » du génocide perpétré par les Hutus, il a évoqué une image d’une France consciente de ses erreurs et espérant l’absolution des survivants.
Un regard lucide sur l’histoire
Le rapport historique dirigé par Vincent Duclert a mis en lumière l’implication majeure et accablante de la France dans cette période sombre. Il révèle particulièrement l' »aveuglement » du président François Mitterrand et de son administration face à l’escalade raciste et génocidaire du gouvernement Hutu, un gouvernement alors soutenu par Paris.
Une initiative bien reçue
Le discours de 2021 du Chef de l’Etat a été largement acclamé. Il a été applaudi pour son « courage immense » par son « ami » Paul Kagame. Marcel Kabanda, président de Ibuka France, principale organisation dédiée à la mémoire et à la justice des victimes du génocide, a exprimé son admiration pour une France qui « reconnaît ses torts et qui grandit en reconnaissant son histoire ».
France et Rwanda : un soutien affiché
Selon les sources de l’Elysée, le 7 avril 2024, le président réitérera l’importance de ne pas oublier: la France se tiendra aux côtés du Rwanda et des Rwandais, en mémoire des 1 million d’enfants, de femmes et d’hommes torturés pour leur appartenance Tutsi. La France soulignera également la nécessité de développer une connaissance de référence et de sensibiliser les jeunes générations à cette tragédie.
Admettre l’erreur
Le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, avait déjà reconnu – lors d’une visite à Kigali en 2010 – que les « graves erreurs » et « une forme d’aveuglement » des autorités françaises avaient eu des conséquences « absolument dramatiques ». Serait-ce là une première étape vers l’acceptation des responsabilités nationales ?
Source : AFP