Les risques encourus par Booba, inculpé pour harcèlement moral, après avoir été à l’origine de messages entraînant une attaque en ligne massive.

Consulter Masquer le sommaire

Booba se défend et s’explique devant le juge

 

Après les récentes accusations qui pèsent contre lui, Booba, le rappeur au vrai nom d’Elie Yaffa, a tenu à s’exprimer dans un texte publié sur X (ex-Twitter). Il tient à clarifier les choses et nie toute intention de harceler ou menacer qui que ce soit.

 

Cependant, il a été convoqué par le juge d’instruction dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Paris sur la lutte contre la haine en ligne. Cette enquête fait suite à de nombreuses plaintes déposées par Magali Berdah, fondatrice et directrice de l’agence d’influenceurs Shauna Events.

 

Une plainte qui remonte au printemps 2022

 

Tout a commencé au printemps de cette année. Booba a pris la parole sur les réseaux sociaux pour dénoncer les « influvoleurs ». Selon lui, ces influenceurs se livrent à de multiples arnaques aux dépens des internautes. Le rappeur a donc déposé une plainte contre X pour des pratiques commerciales trompeuses, ce qui a entraîné l’ouverture d’une enquête préliminaire en cours.

A lire aussi :  Attention à vos enfants : Enquête sur ces groupuscules Néo-Nazis qui recrutent sur les réseaux sociaux

 

Parmi les personnes visées par Booba dans sa croisade contre les influenceurs, on retrouve Magali Berdah. Cette dernière, directrice de Shauna Events, affirme avoir été personnellement harcelée par le rappeur. Elle décrit la situation comme étant un véritable bûcher où elle était condamnée à brûler.

Le harcèlement en ligne : un « effet boule de neige »

Magali Berdah, fondatrice et directrice de l’agence d’influenceurs Shauna Events, affirme avoir été la cible de milliers de messages haineux au quotidien pendant des mois. Elle a recensé plus de 120 000 de ces messages en près d’un an, dont plusieurs centaines provenant du rappeur Booba lui-même. Elle considère ainsi ce dernier comme responsable de ce déferlement. Cependant, Booba se dédouane de toute responsabilité dans le contenu des messages des internautes et se définit comme un « lanceur d’alerte » dont l’action vise à dénoncer les influenceurs. Selon ses avocats, sans la notoriété et la communauté de plus de 6 millions de personnes dont dispose Booba, le cyberharcèlement de Magali Berdah n’aurait jamais pris une telle ampleur, créant ainsi un « effet boule de neige ».

La loi du 3 août 2018 définit le harcèlement en ligne en meute, également appelé « raid numérique ». Il est caractérisé par des propos ou comportements répétés qui ont pour effet d’altérer la santé physique ou mentale de la personne visée. De plus, l’infraction de harcèlement est également constituée lorsque les messages sont imposés à une même victime par plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, d’après le Code pénal.

A lire aussi :  Vladimir Poutine complètement sous le choc, sa maîtresse est encore enceinte !

La recherche du premier auteur : clé de l’enquête

« Ce n’est pas le premier qui publie un message qui est nécessairement poursuivi. Ce qui compte pour les enquêteurs, ce sont la violence des messages et leur nature. Les plus haineux font l’objet de demandes d’identification auprès des opérateurs », explique Nicolas Verly, avocat spécialiste du droit de la presse et des médias. « Tout dépend du contenu du premier message et de l’intention de son auteur, qui peut ne pas être poursuivi pour harcèlement, mais pour injure ou diffamation », ajoute-t-il.

Peu importe que l’on soit qualifié de complice de harcèlement ou de harceleur : la sanction encourue est la même. « L’auteur du premier message est celui qui lance le harcèlement, mais le groupe contribue à son effet. Ils sont tous complices », confirme le Service d’information et de communication de la police nationale (Sicop) à RevolutionMagazine. Il ajoute que « si l’internaute est très suivi, logiquement, le harcèlement est plus visible ». « Il est impératif de trouver le premier auteur du message pour l’enquête : c’est le point de départ », souligne le Sicop.

Le rôle de l’instigateur du harcèlement

Dans le cadre d’une enquête, il est essentiel d’identifier l’instigateur du harcèlement. Mais c’est devant les tribunaux que les choses se précisent. Ilana Soskin, avocate spécialisée en droit de la presse et des médias, explique que les enquêteurs doivent d’abord identifier les auteurs, puis il revient à la juridiction de déterminer le rôle de chacun. Elle prend l’exemple d’une plainte qu’elle a déposée, où elle a pu identifier la personne à l’origine d’un déferlement de haine sur Instagram. Selon elle, cette personne porte une responsabilité supplémentaire pour avoir incité les autres à la haine.

A lire aussi :  Danger ! Ce produit vendu en pharmacie contient des substances interdites !

Cette distinction se reflète dans la peine prononcée. Selon le Code pénal, le harcèlement est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Cependant, l’instigateur peut recevoir une peine différente, explique Ilana Soskin. Le juge doit prendre en compte la gravité des propos, le nombre de messages et l’attitude de l’accusé pendant le procès. L’objectif est de lutter efficacement contre l’impunité sur internet. En fin de compte, il est crucial d’envoyer un message fort pour décourager ce comportement préjudiciable.

Accueil » Les risques encourus par Booba, inculpé pour harcèlement moral, après avoir été à l’origine de messages entraînant une attaque en ligne massive.