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La Microlino, un micro-véhicule électrique fabriqué en Italie, est l’un des exemples les plus prometteurs de cette transformation, mais la question de la mobilité future va bien au-delà d’un seul véhicule.
Elle concerne tout l’écosystème de la mobilité, allant de la sphère politique aux mentalités des consommateurs. Chacun de ces éléments influence notre évolution vers une mobilité plus verte. Quelle sera alors la mobilité de demain ? Pourquoi la mobilité verte ne progresse-t-elle pas plus rapidement ? Et comment rendre les villes plus durables ? J’ai eu l’occasion d’en discuter avec Rémy Dumont, Directeur de Micro France, l’entreprise qui a lancé la micro-voiture électrique Microlino, lors de l’émission Regards de Dirigeants, retransmise sur ma chaîne : Diane Vanderschelden
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L’émergence de la micro-mobilité
La tendance à la réduction de la taille des véhicules urbains est un signe clair de l’évolution vers des solutions de mobilité plus pratiques et écologiques. Une petite révolution qui avait été entamée par la Smart ForTwo il y a quelques années déjà. Cette tendance s’avère intéressante, car elle apporte une solution concrète : une option de transport qui consomme moins de ressources, occupe moins d’espace et réduit les embouteillages.
Ces véhicules sont donc particulièrement pertinents pour les environnements urbains et ruraux densément peuplés, où la place est précieuse et les trajets particulièrement courts. Tout comme ils offrent une solution efficace pour les zones rurales, où les options de transports en commun sont bien plus rares qu’en ville.
Alors pourquoi la mobilité verte ne progresse-t-elle pas plus rapidement ? Si l’urgence climatique et la pollution atmosphérique poussent vers une adoption plus rapide de solutions de mobilité verte, l’évolution reste lente. Rémy Dumont, expert en nouvelles mobilités, pointe trois obstacles majeurs : les mentalités, le manque de soutien politique et les réglementations inadaptées.
La réglementation et l’adoption
Un des obstacles majeurs à l’adoption de nouvelles formes de mobilité réside dans la réglementation. Les micro-véhicules comme la Microlino, classés comme quadricycles, font face à des restrictions qui peuvent freiner leur utilisation. Par exemple, ils sont souvent interdits sur les voies rapides et autoroutes, malgré des capacités de vitesse adaptées.
Un ajustement des lois et des subventions pourrait faciliter l’intégration de ces véhicules dans notre quotidien. Actuellement, les subventions pour les micro-véhicules sont bien inférieures à celles accordées aux voitures électriques, rappelle Rémy Dumont, malgré leur moindre impact environnemental.
Les mentalités et le statut associé aux grosses voitures
Comme l’explique le Directeur de Micro France, la taille du véhicule est encore souvent perçue comme un reflet du statut social. Cette association entre la grosseur de la voiture et la réussite peut influencer les choix des consommateurs, les incitant à privilégier des modèles plus imposants, même si cela ne correspond pas à leurs besoins réels.
Ces mentalités profondément enracinées constituent des obstacles culturels. Changer ces perceptions demande du temps, des efforts de sensibilisation et la proposition d’alternatives concrètes et attractives.
Le soutien politique nécessaire
Pour que la mobilité de demain devienne une réalité, un soutien politique et des initiatives gouvernementales sont donc essentiels. Les micro-véhicules, par leur potentiel à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à désengorger les villes, méritent une reconnaissance et des subventions à la hauteur de leur impact positif. Certains législateurs en France et en Suisse commencent déjà à soutenir ces innovations, mais des actions plus larges et coordonnées sont nécessaires.
Le rôle des pionniers et des early adopters
Le succès des nouvelles solutions de mobilité dépend en grande partie de l’acceptation par les premiers utilisateurs, souvent appelés pionniers ou early adopters. Ces consommateurs sont prêts à essayer de nouvelles technologies et à influencer les tendances du marché. Pour que la micro-mobilité se généralise, il est crucial de convaincre ces utilisateurs de ses avantages pratiques et écologiques.
La mobilité de demain sera définie par des solutions pratiques, écologiques et adaptées aux besoins des villes modernes. Les micro-véhicules comme la Microlino montrent la voie, mais leur adoption à grande échelle nécessitera des ajustements réglementaires, un soutien politique accru et l’enthousiasme des consommateurs pour les nouvelles technologies. En somme, la mobilité future repose sur une collaboration entre innovateurs, décideurs politiques et utilisateurs pour créer un système de transport plus efficace et durable.