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L’annonce a été faite par la Conférence des évêques de France (CEF) le mercredi 27 mars : l’Église catholique connaît une augmentation significative du nombre de baptêmes chez les adultes et les adolescents. D’après une enquête mentionnée par l’Agence France-Presse, on constate un accroissement de 31% avec 7 135 adultes et un bond de 50% portant à 5 025 le nombre de jeunes qui recevront cette année le sacrement à l’occasion des fêtes de Pâques.
En effet, nous avons 7135 adultes, connus sous le nom de « catéchumènes » ou candidats au baptême, un pourcentage qui a évolué de 31% en comparaison de l’année précédente.
Catherine Chevalier, la directrice du Service national pour la catéchèse et le catéchuménat de la CEF, a offert un éclairage précieux : « Nous constatons une véritable croissance par rapport à l’année dernière soit 28% et ce n’est en aucune manière un rattrapage. Nous observons une tendance de fond ».
Néanmoins, ces résultats bien qu’encourageants, restent modestes au regard de l’ensemble des chiffres liés à cette pratique. A titre d’exemple, l’Église catholique ne baptise que 65 000 nouveaux-nés par an, pour un total de 220 000 baptisés, chiffres de l’année 2022 à l’appui.
Le visage des nouveaux baptisés : jeune, féminin et citadin
La répartition des nouveaux baptisés met en lumière une tendance intéressante : nous voyons une nette prédominance du sexe féminin, avec 62% des récents convertis. Si l’on observe les tranches d’âge, c’est la jeunesse qui se distingue grandement. En effet, on note une progression majeure chez les 18-25 ans qui représentent actuellement 36% de tous les nouveaux baptisés.
Un ressac spirituel chez les plus jeunes
Et les adolescents ne sont pas en reste dans ce renouveau spirituel. L’enquête a dévoilé que pas moins de 5 025 baptêmes ont été célébrés dans 68 diocèses pour cette tranche d’âge, entre 11 et 17 ans. Ce qui est interprété par l’Église comme le signe d’une véritable soif spirituelle chez les jeunes. Une augmentation de 50% surprenante mais qui souligne cette poussée spirituelle au sein de la jeunesse.
Un besoin de fraternité et de liens
Et que dire de cet élan ? Et bien, Catherine Chevalier, partage sa vision sur ce point : « Les jeunes abordent la question de la foi de façon plus décomplexée que les générations précédentes ». Selon elle, ce phénomène serait symptomatique d’un besoin grandissant de fraternité et de tisser des relations.
Accueillir et soutenir les convertis : un challenge pour l’Église
L’excitation provoquée par cette vague de vitalité spirituelle, qui s’est notamment manifestée par la participation de 45 000 jeunes Français aux dernières Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Lisbonne, est tempérée par la CEF. En effet, cette dernière souligne la difficulté d’accompagner ces nouveaux convertis dans une société où l’éducation religieuse a été absente pour environ 80 % des jeunes.
Eric de Moulins-Beaufort, à la tête de la CEF, est ce même homme qui remarque qu’en à peine cinq ans, le nombre de catéchumènes à Reims a grimpé de 20 à 73. Son inquiétude se fait entendre dans Famille Chrétienne lorsqu’il questionne la capacité des équipes ecclésiastiques actuelles à soutenir un tel afflux. « Il est honnête d’admettre que notre dispositif actuel à Reims n’est sans doute pas à la hauteur. Nous devrons repenser nos méthodes. », confie-t-il.
La provenance des recrues de l’Église
La CEF note également une augmentation considérable de baptêmes parmi les adultes, qui représentent désormais un quart du total. Pour mettre cela en perspective, chaque année, l’Église catholique donne le sacrement du baptême à environ 65 000 nourrissons (moins d’un an) et au total à 220 000 individus.
Il y a également eu une hausse des baptêmes en milieu rural, qui représentent désormais 29 % du total. Pourtant, le réel défi pour l’Église est de fidéliser ces nouveaux convertis, dont beaucoup craignent d’être laissés à leur propre sort après deux ans de préparation intense.
L’importance de l’accompagnement post-baptême
La CEF concède qu’elle ne sait pas exactement combien de ces nouveaux baptisés sont encore actifs un an après leur baptême. Toutefois, elle reconnaît l’importance cruciale d’un soutien constant durant les premières étapes de leur vie chrétienne.
Catherine Chevalier, quant à elle, envisage de répondre à ce besoin par divers moyens : la formation de fraternités, la mise en place de groupes de partage et même, au niveau paroissial, l’organisation de moments conviviaux tels que des apéritifs mensuels.
Source : AFP