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Grève à l’Ofpra : les agents dénoncent la « politique du chiffre »
Les organisations syndicales de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ont décidé de réagir. Jeudi 26 octobre, les agents de cet organe chargé d’attribuer le statut de réfugié vont faire grève pour protester contre la « politique du chiffre ». Une mobilisation qui vise notamment à dénoncer les conditions de travail précaires.
À quelques jours de l’examen parlementaire du projet de loi sur l’immigration, les syndicats CGT Ofpra et ASYL ont déposé un préavis de grève le 20 octobre. Leur principale critique concerne « l’obsession des gouvernements successifs pour le raccourcissement des délais d’instruction des demandes d’asile ». Cette priorité affichée dans le projet de réforme met une pression intense sur les agents de l’Ofpra.
Les syndicats en grève contre un rythme de travail infernal
Les syndicats de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) sont en colère. Les quelque 500 officiers de protection, chargés des entretiens avec les demandeurs d’asile, se plaignent d’un rythme de travail infernal. En plus des procédures de plus en plus complexes, ils doivent aussi jouer les enquêteurs pour détecter les personnes qui pourraient représenter une menace pour l’ordre public, ce qui est une autre priorité gouvernementale. Les syndicats ont donc appelé à un rassemblement devant le siège de l’Ofpra à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).
Leur principale revendication est une réduction de 25% de l’objectif assigné aux agents, actuellement fixé à 360 décisions par an. Les syndicats dénoncent cette politique du chiffre, qui met une pression énorme sur les agents. Ils estiment qu’il est difficile de prendre en compte les besoins de protection, en raison de la double contrainte imposée par le chiffre et la prise en compte des troubles à l’ordre public. Ils veulent que cela change.
Le directeur général de l’Ofpra, Julien Boucher, a réagi en soulignant que les préoccupations exprimées par le mouvement social sont légitimes mais que les réponses demandées par les syndicats ne sont pas nécessairement les bonnes. Selon lui, l’Ofpra a déjà pris des mesures pour améliorer la situation, avec la création de plus de 200 emplois supplémentaires depuis 2019. Julien Boucher insiste sur le fait qu’il souhaite répondre aux revendications par la discussion et qu’il prendra en compte cette grève comme un signal fort. La dernière grève à l’Ofpra remonte à février 2018, le jour de la présentation en Conseil des ministres de la loi asile-immigration de Gérard Collomb.