Consulter Masquer le sommaire
Le festival bat son plein depuis déjà trois jours
Le public ne cesse d’affluer pour profiter de cette journée chargée du samedi 26 août.
Les festivaliers ont été comblés avec des artistes de différents genres musicaux. Ils ont pu danser au rythme de la pop avec Social Dance et L’Impératrice, se déchaîner sur du rock avec Tamino, et s’émerveiller au son du hip-hop latino-américain de Cypress Hill qui a remplacé au dernier moment Florence + The Machine.
La soirée s’est terminée en apothéose avec le concert dantesque des Chemical Brothers. Une performance époustouflante qui restera gravée dans les mémoires.
Social Dance, l’arc-en-ciel du festival
Les festivaliers ont été enchantés par la performance de Social Dance, groupe pop énergique et coloré, qui a réussi à chasser les nuages gris menaçants du ciel de Saint-Cloud. Dès les premières notes de leur musique ensoleillée, la pluie a miraculeusement cessé et le soleil est réapparu. Avec son rythme effréné et ses paroles envoûtantes qui oscillent entre français et anglais, Social Dance a donné au public une véritable dose de vitamines acidulées qui ne pouvait que les inciter à danser. L’alchimie des membres du groupe, Thomas, Faustine et Ange, qui vivent en colocation à Marseille, était palpable et communicative.
Leur enthousiasme était évident et ils n’ont pas manqué de le faire savoir : « Vous n’imaginez pas à quel point on est heureux d’être ici. C’est un pur bonheur d’être sur cette scène que nous avons connue en tant que spectateurs lorsque nous étions plus jeunes ». Leur dernier morceau, « Parler », a été joué avec des riffs de guitare funky qui ont fait vibrer le public jusqu’à la dernière note. Le soleil était bien au rendez-vous, tout comme l’énergie contagieuse de Social Dance.
L’Impératrice, un tourbillon pop et disco
Pour leur première apparition au festival Rock en Seine, le groupe L’Impératrice a mis les petits plats dans les grands. En préparation de leur concert, un immense rideau noir, arborant le nom du groupe et un cœur brisé en référence au kintsukuroi (le syndrome du cœur brisé en japonais), a été installé en arrière-scène. Quelques minutes avant leur performance, des battements de cœur résonnent dans la fosse. « Boum. Boum boum. Boum. Boum boum boum. » Le rythme s’intensifie. Et soudain, les voilà. Vêtus de leurs costumes de scène d’un bleu acidulé et ornés d’un cœur lumineux, ils saluent la foule et savourent leur entrée. « On est très heureux de jouer à la maison aujourd’hui. C’est la première fois depuis un an », lance Flore Benguigui, la chanteuse du groupe. « On se demandait si vous ne vous étiez pas endormis entre-temps… » Les acclamations redoublent.
Piochant parmi leur répertoire mêlant morceaux en anglais et tubes en français, les membres du sextuor embarquent leurs fans dans un tourbillon pop et disco. De « Matahari » à « Hématome », en passant par « Submarine » et l’indémodable « Peur des filles », la foule est transportée. « T’as peur des filles / Elles se transforment une fois par mois / Peur des filles / Elles ont pas la même chose en bas… » Flore et ses compères ne laissent aucun répit au public. « On va faire une petite expérience. On va transformer cet espace assez grand, et en faire le dancefloor le plus bizarre de France. » Les spectateurs dansent, se baissent et sautent au son de « Voodoo? ». « C’est ma chanson, c’est ma chanson ! », s’extasie une festivalière. On ressort lessivé d’une heure de spectacle, ravis d’avoir retrouvé le groupe français au meilleur de sa forme.
Les Chemical Brothers, une décharge électrique
C’est la tombée de la nuit à Rock en Seine et la pelouse de la grande scène se remplit déjà. La foule est impatiente de voir le duo électro britannique des Chemical Brothers ce soir. En attendant, des anecdotes de festivaliers sont diffusées dans les hauts-parleurs, dont celle de Pierre qui a assisté à leur show en 2004. En entendant les premières notes de Hey Boy Hey Girl, le garçon est devenu « hystérique ». Ses amis le retrouvent « une heure et demie plus tard sans son t-shirt, sans ses chaussures et on n’a jamais su ce qui s’était vraiment passé. » S’apprête-t-on à vivre la même chose ce soir ?
Le duo fait une entrée fracassante dans un immense flash stroboscopique au son de Go (Edge of Control Dub). Malgré la nuit noire, beaucoup de lunettes de soleil sont de sortie. Le public le plus averti est venu préparé : comme dans la chanson de Dalida, il se retrouve fusillé de lasers et ébloui de lumières épileptiques. Pendant une heure et demie de spectacle, un écran géant diffuse des séquences futuristes, absurdes et hallucinogènes. Des silhouettes humaines aux contours néons dansent, se poursuivent et se battent. Des visages maquillés, voilés et déformés se superposent à la vitesse de l’éclair.
Au bout de vingt minutes de set, le célèbre Hey Boy Hey Girl fait trembler les basses, aussitôt hurlé par les fans qui tapent des pieds et lèvent les bras. Sur Got to Keep On, Tom Rowlands et Ed Simon mitraillent la fosse avec des confettis blancs et hypnotisent le public avec des boules à facettes géantes suspendues dans le vide. C’est avec Galvanize que le concert touche à sa fin, un choix approprié vu la transe qui s’est emparée du public. Les lumières s’éteignent, mais que chacun se rassure : aucun t-shirt ou chaussure n’est porté disparu.
Cypress Hill, la surprise exutoire
Ils font une arrivée fracassante, alors qu’on ne les attendait pas. Cypress Hill a créé la surprise avec brio. Dès le départ, l’ambiance est donnée : « Faites du putain de bruit ! », hurle DJ Lord, aux platines recouvertes de fausses feuilles de cannabis. Les rappeurs soutiennent activement l’usage médical et récréatif de la plante aux États-Unis. Le message est bien reçu par de nombreux spectateurs.
Les charismatiques rappeurs du quatuor, B-Real et Sen Dog, font leur entrée sur scène dès la deuxième chanson, prêts à enflammer leurs fans. Il leur suffit d’un seul titre, I Want To Get High : « Je veux planer si haut ! […] / L’herbe est plus qu’une potion magique / Quel est ce tapage, yo je ne plaisante pas là. » Et le tapage commence. Le public saute, danse, crie et hurle sur les morceaux de leur album Smokers Paradise, qui célèbre ses trente ans cette année. « C’est le moment d’aller l’acheter, il est disponible depuis 30 ans ! », ironise B-Real, joint à la main. Une toile représentant la pochette de l’album, une colline surmontée de tombes, a été installée sur scène.
Tout au long de la soirée, Sen Dog encourage la foule à ne pas se relâcher. « Si vous êtes toujours avec nous, faites du bruit ! ». À l’aise, le rappeur esquisse quelques pas de danse et célèbre « Quelqu’un d’autre devait jouer ici ce soir, mais nous sommes ravis d’être avec vous, merci pour l’accueil ! », ajoute B-Real, dans un final étincelant, baigné de lumières vertes et jaunes. « Elle a changé Florence », plaisante une spectatrice. C’est sûr que oui.