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- Tournant dramatique pour la communauté LGBT
- Le mouvement LGBT déclaré « extrémiste »
- Un regard sur « L’Inédit » jugement russe
- Mystérieuse cible de l’extrémisme
- Un pas de plus vers un futur incertain
- Le drame silencieux de la communauté LGBT en Russie
- Réalité inquiétante ou fiction dystopique ?
- Historique sombre et mouvements de recul
Tournant dramatique pour la communauté LGBT
Ce jeudi, la Cour suprême russe a franchi un nouveau pas dans cette direction en déclarant hors-la-loi la cause homosexuelle. Cet acte fondateur pourrait bien ouvrir la porte à des actions en justice et à des sentences d’emprisonnement à l’encontre des personnes homosexuelles et des défenseurs des droits LGBT.
Le mouvement LGBT déclaré « extrémiste »
Les correspondants de l’AFP sur place rapportent les détails de cette décision radicale. Selon le juge Oleg Nefedov, « le mouvement international LGBT et ses filiales » ont été déclarés « extrémistes » et leurs activités sur le territoire de la Fédération russe, formellement interdites. Cette interdiction entre en application « immédiatement », selon les termes susnommés du juge Nefedov.
Un regard sur « L’Inédit » jugement russe
Imaginez-vous, dans une salle d’audience. Celle-ci est vide. Pas d’avocat du coté de la défense. Aucune présence, mis à part le représentant du ministère russe de la Justice. Pourquoi cette ambiance de procès kafkaïen ? Parce que l’affaire est classée « secrète ». On est en plein jour, pendant quelques heures, et la Cour Suprême russe est en session. L’information est là, se dégageant, mise en lumière par les confidences de la Cour suprême à Ria Novosti, une agence de presse d’État.
Mystérieuse cible de l’extrémisme
Retournons en arrière. Mi-novembre pour être précis. Le ministère russe de la Justice avait soumis une demande intrigante – Visant à déclarer quelque chose comme « organisation extrémiste ». Quelque chose qu’ils ont nommé « le mouvement international LGBT ». Curieusement, ils n’ont pas précisé l’organisation exacte qu’ils visaient. Cela a donc créé une ouverture, un flou, qui permettrait de cibler n’importe quel mouvement défendant ces causes.
Un pas de plus vers un futur incertain
Et devinez quoi ? Les « préférences sexuelles non traditionnelles », comme elles sont définies en Russie, pourraient maintenant être associées à une activité publique. Et puisque les nouvelles règles semblent être bien en place, cela pourrait être sanctionné pour… tenez-vous bien… « extrémisme ». Oui, vous avez bien lu, « extrémisme ». Un mot lourd de conséquences qui peut entraîner des peines de prison sévères.
Le drame silencieux de la communauté LGBT en Russie
Il est troublant de penser que ce qu’une personne choisit d’afficher à propos de son identité sur une plateforme publique, peut conduire à des implications légales sévères. Malheureusement, c’est précisément le cas pour nos confrères de la communauté LGBT+ en Russie. Un commentaire du groupe russe de défense des droits des LGBT, « Résistance féministe à la guerre », révélait la difficile situation sur Telegram: « Il n’y a pas de limites au cannibalisme. Un jour, tout cela prendra fin, mais pour l’instant, il nous faut continuer à vivre et essayer de nous préserver ».
Réalité inquiétante ou fiction dystopique ?
Récemment, le danger pour la communauté LGBT+ en Russie s’est amplifié. Selon Maxime Olenitchev, un avocat travaillant pour l’ONG Pervy Otdel qui soutient les victimes de répression, le climat actuel pourrait initier une vague de peur parmi la population. « En pratique, les autorités pourraient commencer à ouvrir des affaires pénales contre des personnalités publiques et des militantes et militants », a-t-il précisé. Alors comment cela s’est-il produit ? Rembobinons le temps un peu…
Historique sombre et mouvements de recul
Avant cette amplification de la répression, les autorités condamnaient simplement la prétendue « propagande » LGBT+ à de lourdes amendes, sans toutefois aller jusqu’à un emprisonnement. Toutefois, sous l’impulsion de Vladimir Poutine et de l’Église orthodoxe, les droits de la communauté LGBT+ ont été réduits comme peau de chagrin au cours de la dernière décennie, dans le but avoué d’éradiquer ce qu’ils considèrent comme des comportements déviants « importés de l’Occident ».
En 2013, une loi interdisant la « propagande » de « relations sexuelles non traditionnelles » envers les mineurs est adoptée. Critiquée par les ONG comme un outil de répression à l’encontre des droits des homosexuels, cette loi a été considérablement élargie en fin 2022. Désormais, toute « propagande » LGBT+ est bannie dans les médias, sur Internet, même dans les livres et les films. Mais ce n’est pas tout: en juillet, une loi ciblant spécifiquement les personnes transgenres a été adoptée, leur interdisant de transitionner ou d’avoir des opérations chirurgicales et des thérapies hormonales.
Source : AFP