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La politique en faveur de l’égalité homme-femme manque de cohérence, selon la Cour des comptes
Dans un rapport publié ce jeudi 14 septembre, la Cour des comptes critique la politique menée par les gouvernements ces dernières années en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Malgré plusieurs avancées, le rapport souligne des erreurs de méthode et recommande une meilleure évaluation des actions menées.
Désignée « grande cause nationale » lors du premier quinquennat de Macron, l’égalité entre les femmes et les hommes ne dispose pourtant pas d’une stratégie globale ni d’un pilotage efficace. La Cour des comptes constate une diversité de plans stratégiques qui n’ont jamais été consolidés en une feuille de route unique. Selon le Premier président de la Cour des comptes, cette approche par catalogue de mesures ne permet pas à cette problématique de s’étendre à l’ensemble des politiques publiques.
Un diagnostic précis des situations et des besoins manquant
Vous ne le saviez peut-être pas, mais une chose est sûre : la politique en faveur de l’égalité homme-femme manque de cohérence. C’est du moins ce que souligne la Cour des comptes dans un rapport publié récemment. Non seulement les actions menées par les gouvernements ces dernières années ont été critiquées pour leurs erreurs de méthode, mais il semblerait également qu’elles n’aient pas été évaluées de manière satisfaisante.
Le constat est simple : malgré quelques avancées, la politique en faveur de l’égalité homme-femme manque d’une véritable stratégie globale. En réalité, il semblerait qu’elle ait été abordée de manière parcellaire, sans cohérence réelle. La Cour des comptes pointe du doigt le manque d’une feuille de route unique, regroupant toutes les mesures stratégiques. Résultat : cette question cruciale ne s’étend pas suffisamment à l’ensemble des politiques publiques.
Mais ce n’est pas tout ! La Cour des comptes a également relevé des lacunes dans la conception même des mesures. En effet, bon nombre d’entre elles ne sont pas basées sur un diagnostic précis des situations ainsi que des besoins réels. De plus, ces mesures sont souvent dépourvues de moyens, de calendrier de réalisation, d’indicateurs de résultats et de cibles claires. Autrement dit, elles sont difficiles, voire impossibles, à évaluer.
Pour remédier à ces problèmes, la Cour des comptes recommande de donner une nouvelle impulsion à cette politique d’égalité en élaborant une feuille de route mesurable et évaluable. Elle doit préciser les moyens alloués, les calendriers ainsi que les cibles à atteindre. Dans le même ordre d’idées, il serait judicieux de mettre en place un programme d’évaluation interministériel pour suivre et évaluer les actions menées par l’État et les organismes financés par celui-ci.
Enfin, il est important de noter que la lutte contre les violences conjugales et pour l’égalité professionnelle, deux enjeux de premier plan, n’ont connu que des avancées partielles selon la Cour des comptes. Il reste donc du travail pour atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes dans notre société. C’est pourquoi il est essentiel que la politique en faveur de l’égalité homme-femme soit repensée de manière globale et cohérente.
La politique d’égalité homme-femme : des avancées, mais des lacunes persistantes
Des mesures ont été prises pour lutter contre les violences conjugales et protéger les victimes. Des dispositifs d’écoute et d’accompagnement ont été renforcés, et des « téléphones grave danger » ont été distribués. Les auteurs de violences peuvent également être pris en charge dans des centres spécialisés ou se voir imposer des bracelets anti-rapprochement. Cependant, la Cour des comptes regrette l’absence de mesures visant à faire évoluer les mentalités, notamment dans le cadre de l’éducation.
D’autres domaines sont également concernés par ces lacunes. En matière d’égalité au travail, les progrès dans la réduction des inégalités dans le secteur privé sont malgré tout lents, malgré un arsenal législatif croissant depuis plusieurs décennies.
Mais si des efforts ont été faits dans certains domaines, l’éducation reste l’angle mort de cette politique. En effet, la Cour des comptes souligne que la formation des esprits dès le plus jeune âge est essentielle pour lutter contre l’idée que l’on peut imposer sa volonté à son conjoint par la violence. Il est regrettable que cette politique ne se soit pas suffisamment concentrée sur cette dimension.
Il est donc urgent de mettre en place des mesures de prévention axées sur l’éducation, afin de promouvoir des valeurs d’égalité et de respect dès le plus jeune âge. Cela permettra de lutter efficacement contre les violences conjugales et d’instaurer une réelle égalité homme-femme dans notre société.
Source : AFP