Médine : Retour sur toute la controverse autour du rappeur polémique

© Le Rappeur Médine lors de l'interview "Au-delà des Polémiques" sur Youtube

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Médine, le rappeur invité qui fait polémique

Le jeudi 24 août, le rappeur Médine était convié à une discussion intitulée « la force de la culture face à la culture de la force » au Havre, en compagnie de Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV. Cette invitation a plongé les écologistes dans la tourmente. Mais ce n’est pas tout. Médine sera également présent à la rentrée de La France insoumise samedi à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence (Drôme).

La polémique a été ravivée par un tweet de Médine concernant Rachel Khan, une essayiste juive et petite-fille de déporté. Ce tweet a relancé les accusations d’antisémitisme à l’encontre du rappeur. Toute la classe politique réagit à cette affaire qui divise.

Le tweet qui a fait parler de lui : Médine qualifie Rachel Khan de « resKHANpée »

 

Le rappeur engagé à gauche a créé la polémique le 10 août en qualifiant l’artiste et essayiste franco-gambienne Rachel Khan de « resKHANpée » sur Twitter. Selon lui, cela signifie qu’elle est une personne qui a été exclue de la scène hip-hop et qui s’est tournée vers des idées de droite. Rachel Khan a répondu avec un simple « Tout est dit… », lançant ainsi une discussion sur la nature antisémite des propos de Médine.

Le lendemain, le chanteur a tenu à préciser qu’il n’avait fait aucune allusion à l’origine ou à l’histoire familiale de Rachel Khan. Il a expliqué qu’elle l’avait traité de « déchet » quelques jours auparavant, mais qu’il n’avait pas crié à l’islamophobie ou au racisme anti-arabe. Selon lui, la lutte contre l’antisémitisme, l’islamophobie et toutes les formes de discrimination mérite mieux que des échanges d’anathèmes sur Twitter.

Des réactions indignées

Les critiques fusent suite au tweet de Médine. Le jeu de mots utilisé est qualifié d’abject. La ministre des Transports, invite LFI et Marine Tondelier à revenir à la raison et à annuler la participation du rappeur à leurs universités d’été. Les députés du parti présidentiel Renaissance condamnent fermement cette attaque antisémite indéniable et intolérable, soulignant l’allusion aux rescapés des camps de la mort et la mise en évidence du patronyme juif.

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Les écologistes divisés, des politiques ne viendront pas

La participation du rappeur Médine aux Journées d’été ne fait pas l’unanimité en interne. Certains écolos ne décolèrent pas. « Fallait pas l’inviter », a déclaré l’eurodéputée Karima Delli, en indiquant qu’elle ne pouvait soutenir cette invitation. D’autres politiciens se sont également exprimés sur le sujet. « Quand on écrit des textes, on mesure le poids et la portée des mots », a déclaré la députée des Hauts-de-Seine Francesca Pasquini. De son côté, Marie Toussaint a pointé du doigt la recherche du buzz. « Le problème n’est pas Médine, c’est nous. On a cherché le buzz, on l’a eu de la pire des manières possibles », a-t-elle dit.

Yannick Jadot a qualifié le message de Médine d’antisémite. Il espère que le rappeur fera des déclarations claires lors de son débat jeudi. Malheureusement, cette polémique risque de gâcher ces journées d’été, qui étaient censées montrer que les écologistes peuvent gouverner et lancer la campagne des européennes de 2024. Noël Mamère a également exprimé sa déception, considérant cette invitation comme une occasion ratée.

En raison de la présence de Médine, certains politiques ont choisi de ne pas venir aux Journées d’été. C’est le cas de la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, qui estime que le rappeur a une position ambiguë sur l’antisémitisme. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, préfère également rester dans sa ville plutôt que de se disperser dans des polémiques vaines. D’autres invités, comme le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, ou l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, ont également annulé leur venue en raison des propos controversés de Médine.

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Malgré tout, Médine sera également présent près de Valence (Drôme) samedi 26 août. Cette invitation a suscité moins de controverses du côté de La France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon a assuré que Médine n’était pas raciste et a taclé les hypocrites qui se soumettent au qu’en-dira-t-on. La députée Mathilde Panot s’est quant à elle déclarée honorée de la présence du rappeur sur France Inter.

Médine s’excuse et confirme sa présence

Médine, suite à ses excuses initiales, a décidé de répondre plus en détail à la polémique dans deux interviews accordées mercredi à et . « Je suis traité d’antisémite et cela me détruit », déplore-t-il, affirmant « lutter contre l’antisémitisme » depuis longtemps. Il admet des erreurs et des maladresses dans certaines de ses prises de position.

« C’était une erreur, je le reconnais », se défend-il, expliquant qu’il ne « connaissait pas l’histoire de sa famille » lorsqu’il a publié un « tweet maladroit » en réponse à un message de Rachel Khan le qualifiant de « déchet ». Il revient également sur sa participation à la « quenelle » effectuée il y a près de dix ans avec Dieudonné. « Je pensais que c’était de la liberté d’expression », affirme-t-il, reconnaissant avoir compris « trop tard » qu’il s’agissait d’un « signe de ralliement antisémite ».
« On cherche à me discréditer et à discréditer la gauche à travers moi », estime-t-il, critiquant « l’antiracisme de salon » et « le battage médiatique dérisoire ».

Malgré les divisions qu’il suscite chez les écologistes, Médine confirme sa participation au débat prévu jeudi en fin de journée. « Je serai présent », déclare-t-il, estimant avoir « une expertise à apporter dans le domaine de l’antiracisme ».

En revanche, la polémique a entraîné l’annulation du concert de Médine au festival Les Solidarités à Namur (Belgique) mercredi. Les organisateurs ont justifié cette décision par « un souci d’apaisement ».

Pour rappeler ses anciennes polémiques, voici une vidéo lors de laquelle il est interviewé pour parler des polémiques :

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