Figure de proue d’une lutte sans merci contre les abus et agressions, Judith Godrèche n’est pas qu’une actrice et réalisatrice au talent indéniable, elle est aussi une fervente activist. Son dernier moyen d’expression ? Un court-métrage de 17 minutes, Moi aussi, présenté ce mercredi 15 mai à l’ouverture de la section « Un certain regard » du Festival de Cannes. Un film poignant culpabilisant 1 000 victimes d’abus et d’agressions.
« La création est ma façon de réagir quand je suis émue par une personne ou une situation. Devant les 5 000 témoignages d’agressions que j’ai reçus, je me suis demandée comment faire ressentir cette responsabilité. Puis, l’idée de donner vie à ces correspondances, en les intégrant dans mon histoire, a germé. J’ai utilisé les outils qui m’inspirent, comme le cinéma, la musique et la danse, sans y ajouter de pathos », a-t-elle précisée à Le Parisien, ce mercredi 15 mai.
Sur l’écran, on peut voir une jeune comédienne, fruit de anciennes amours, danser auprès d’inconnus. « Elle incarne avant tout la jeunesse », précise Judith Godrèche. Le tournage fut intense et émouvant. « Nous avons tourné fin mars sur l’avenue Philippe-Auguste, qui conduit à la place de la Nation, un lieu hautement symbolique. C’était une journée forte pour tous. Malgré l’émotion, j’ai géré trois caméras, orchestré le tournage, tout cela sans dramatiser », a-t-elle évoqué dans les colonnes du Parisien.
Le courage de Judith Godrèche face aux menaces
Il faut du courage pour enclencher une révolution. Et c’est sûrement ce que se dit la talentueuse actrice et réalisatrice Judith Godrèche. Sous les feux de la rampe en 2024, suite à ses révélations brûlantes contre certains réalisateurs de son adolescence, dans les années 1980, Judith n’a jamais perdu sa flamme combattante. C’est avec son court-métrage Moi aussi qu’elle use de sa créativité pour libérer la parole, une œuvre poignante, reflet de la souffrance de ceux ayant subi des comportements similaires.
Le succès de cette démarche courageuse ne s’est pas fait sans obstacle. Dans une interview à , Judith dévoile les menaces conséquentes à ses accusations, des menaces visant non seulement sa sécurité, mais également celle de ses proches. Une réalité inquiétante qui ne l’empêche toutefois pas de continuer son combat.
Que ce soit à l’époque charnière de ‘l’affaire Weinstein’, comme elle l’indique elle-même : « Chez nous, le climat était très angoissant au moment de l’affaire Weinstein« , ou encore aujourd’hui, les menaces persistent et se font encore plus concrètes. Ça ne se fait pas sans conséquences. « C’est compliqué. Je sais que je leur fais courir des risques. Et, en même temps, je me dis que je fais ça pour que nos enfants connaissent quelque chose de mieux« , se confie Judith.
Portée par la volonté d’offrir un monde meilleur à sa fille, et à l’ensemble des futures générations, Judith Godrèche inspire un mouvement puissant avec son art et son courage.
