Un lundi soir à Paris a donné lieu à un véritable casse-tête, un incident qui a semé l’inquiétude chez les usagers du RER. Voici l’anecdote de François, qui s’en allait chez lui tranquillement après une journée de travail. À 20h02, à la station Étoile, son smartphone a rompu le silence avec un bruit assourdissant. Tout comme lui, tous les autres voyageurs ont reçu le même appel inquiétant. On aurait pu croire à un enlèvement ou un attentat.
Néanmoins, le message strident était signé par la préfecture de police de Paris. François, qui avait une première impression d’un piratage, a compris que l’origine de l’alerte était plutôt liée au périmètre de sécurité de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Cet événement, du 18 au 26 juillet, requiert effectivement des mesures sécuritaires accrues le long de la Seine.
Le même appel sans sonnerie a été reçu par des journalistes du Point près de la station Balard, dans le sud-ouest de Paris. Certains ont reçu l’alerte uniquement par SMS et non par une notification Android ou iOS. Parmi les destinataires, quelques-uns ont eu le message en anglais.
«Si vous vous trouviez à Paris dans le périmètre de sécurité qui sera mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, vous avez dû recevoir une alerte sur votre téléphone pour vous informer de l’ouverture de la plateforme pour obtenir le QR Code pour y accéder…» – Préfecture de Police (@prefpolice)
L’origine de cet affolement était donc cet étonnant crépitement de téléphones. À 20h55, la préfecture de police de Paris a précisé que : « Si vous vous trouviez à Paris dans le périmètre de sécurité qui sera mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, vous avez dû recevoir une alerte sur votre téléphone pour vous informer de l’ouverture de la plateforme pour obtenir le QR Code pour y accéder du 18 au 26 juillet.»
Un émoi numérique sans précédent
Le chiffon rouge agité à Paris ce soir-là n’était autre qu’un message anodin, apparu deux mois avant l’événement sur les écrans des citoyens. Beaucoup ont exprimé vivement leur détresse et leur confusion face à une annonce dite d’ « extrême gravité ».
Interrogé sur cette action par l’Agence France-Presse, le ministère de l’Intérieur a défendu : « Il s’agit simplement d’une alerte déclenchée au sein et aux alentours des périmètres de sécurité, pour sensibiliser le plus grand nombre à l’ouverture de la plateforme ».
La Place Beauvau a continué en clarifiant que cette action n’était absolument pas un test, mais une information. Et de rajouter : « À l’occasion d’un événement hors norme, les mesures doivent l’être aussi. » À 20h précises, l’alerte avait donc pour ambition d’atteindre un maximum d’individus, ont précisé les autorités.
Discussion à l’Assemblée sur la Nouvelle-Calédonie, interrompue à cause de l’alerte FR-Alert diffusée sur les mobiles
— BFMTV (@BFMTV)
Dans une ironie presque cocasse, le ministre de l’Intérieur a été interrompu en plein débat sur la Nouvelle-Calédonie à l’Assemblée par l’alerte. Il a été confronté à divers interjections s’exclamant : « M. le Ministre, il y a une alerte ! ». Tentant de maîtriser sa situation, Gérald Darmanin s’est employé à éteindre son propre téléphone en gardant le fil de son discours. Il a fallu que Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, l’interrompe : « Monsieur le Ministre, vous devez réaliser qu’une alerte est en cours, personne ne vous écoute ici ! »