Gaza : L’Afrique du Sud accuse Israël de Génocide – Trois points clés pour comprendre l’ampleur de l’affaire

Consulter Masquer le sommaire

Tournez votre attention vers l’Afrique du Sud, fervente soutien de la cause palestinienne depuis des années. Elle a tristement déclaré : « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens ». Voyons ce qui se passe actuellement.

S’appuyant sur des suspicions d’« actes génocidaires » potentiellement commis dans la bande de Gaza depuis le début de l’actuelle confrontation entre le Hamas et Israël, l’Afrique du Sud a déposé une requête auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). D’intéressantes audiences sont à prévoir pour les 11 et 12 janvier.

Dans leur requête (en PDF), nos amis sud-africains estiment que l’Etat hébreu s’est adonné, continue de le faire et pourrait persister dans des actions de génocide perpétrées contre le peuple palestinien à Gaza. Ces opérations, reconnaissons-le, débutèrent en représailles à des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre.

Vous vous demandez probablement ce que l’Afrique du Sud reproche précisément à Israël ? Qu’espère-t-elle de la CIJ, la plus haute juridiction de l’ONU ? Et comment s’expriment les autorités israéliennes à ce sujet ? Toutes vos questions méritent un éclaircissement, et nous sommes là pour ça chez RevolutionMagazine.com.

 

Explorons les motifs de la plainte sud-africaine auprès de la CIJ

Le protagoniste principal ici ? L’Afrique du Sud. Notre ami Israël également, bien sûr. L’ONU nous offre un peu de contexte en stipulant ceci dans un texte important : « prévoit que des Etats puissent saisir la justice pour empêcher un crime de génocide de se produire » et « fait obligation aux Etats parties de la Convention de prendre des mesures pour prévenir et réprimer le crime de génocide ».

 

A lire aussi :  Vacances d’été : attention,une région va être bondée et il vaut mieux partir ailleurs !

Une condamnation inéquivoque, une accusation foudroyante

Prenons un peu de recul, mes chers lecteurs. L’Afrique du Sud a tenu à exprimer sa condamnation « sans équivoque » des terribles actes de terreur commis par le Hamas. Cependant, elle est d’avis que même une attaque de cette gravité, « aussi grave soit-elle », Brr!, ne justifie pas « des violations de la Convention » sur le génocide. Les actions d’Israël en réponse aux attentats sont qualifiées de potentiellement « génocidaires » par la nation, au motif qu’elles pourraient entraîner « la destruction d’une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien ».

 

Pénétrons dans la noirceur : la définition du génocide

Pour une petite révision (ou peut-être un nouvel apprentissage pour certains ?), voyons ce qu’est le génocide. Préparez-vous, c’est sinistre. On parle d’un massacre d’un groupe, une « atteinte grave à leur intégrité physique ou mentale », de conditions de vie créées avec l’objectif d’« entraîner sa destruction physique totale ou partielle »,« dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Déprimant, n’est-ce pas ?

 

À l’appui de ces allégations graves, quelles preuves avance-t-on ?

Il semblerait qu’à l’appui de ces graves accusations, l’Afrique du Sud pointe d’un doigt accusateur le « meurtre de Palestiniens à Gaza », de « graves dommages physiques et psychologiques » et des « conditions de vie susceptibles de provoquer leur destruction physique ». Tout cela, apparemment, dans le cadre d’une « campagne militaire exceptionnellement brutale » dans la bande de Gaza. Les chiffres sont effarants : après une attaque qui a, selon l’AFP, fait environ 1 140 victimes en Israël, la guerre aurait coûté la vie à pas moins de 23 357 personnes, selon le ministère de la Santé géré par le Hamas. L’ONU a repris ces chiffres, bien qu’il soit difficile de vérifier à cause de l’absence d’une source indépendante sur le terrain.

A lire aussi :  Cafards : Quels sont les insectes qui leur ressemblent le plus ?

 

Les demandes de Pretoria et le rôle éventuel de la CIJ

Plongeons-nous dans les intrigues juridiques, mes chers lecteurs. Il s’avère que l’Afrique du Sud, dans cette intense bataille juridique, demande à la Cour internationale de justice de prendre des « mesures provisoires » en vue de protéger les Gazaouis « contre d’autres graves et irréparables atteintes aux droits du peuple palestinien, en vertu de la Convention sur le génocide ». Pendant l’examen approfondi de l’affaire par la Cour, Pretoria insiste pour obtenir l’arrêt immédiat des actions menées par Israël dans la bande de Gaza. Cela comprend une fin aux déplacements forcés et un accès adéquat à l’aide humanitaire, à la nourriture et à l’eau. Ils souhaitent également la préservation des preuves susceptibles d’être examinées dans ce dossier.

 

Les mesures conservatoires et l’importance de leur mise en œuvre

Disons que si la CIJ décidait de prendre des mesures conservatoires, elles seraient tout à fait contraignantes en vertu du droit international. Naturellement, aucune possibilité d’appel ne serait tolérée. Cependant, la Cour n’a pas vraiment de marge de manœuvre en ce qui concerne leur mise en œuvre. En excluant 2022, la CIJ a pris des mesures conservatoires, mais ces dernières n’ont jamais été respectées par Moscou. Selon , une décision sur les mesures conservatoires est généralement prise par la CIJ un ou deux mois après les audiences.

 

Comprendre le rôle de la CIJ dans les affaires internationales

Yann Jurovics, conférencier en droit international à l’Université Paris-Saclay et ancien juriste pour les tribunaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, explique que « La Cour internationale de justice peut prononcer des mesures provisoires avant de se prononcer compétente » pour examiner le fond de l’affaire ; ajoutant que ces mesures indiquent que la question de sa compétence est prise très au sérieux.

 

Les défis juridiques à surmonter

Il faut noter que le génocide n’est pas un crime facile à prouver, comme le fait remarquer Jurovics. « Il est très difficile d’établir des faits de génocide. C’est un crime qui exige beaucoup d’éléments constitutifs. Il faut établir qu’il y a une volonté de détruire un groupe, uniquement parce qu’il existe », dit-il. En raison de la complexité de l’affaire, il se demande si l’action entreprise par Pretoria aboutira réellement.

A lire aussi :  Une nouvelle version de la célèbre bande dessinée "Gaston Lagaffe" sera disponible en novembre.

 

Comment Israël et le monde réagissent-ils ?

À l’annonce de la suspension des relations diplomatiques entre l’Afrique du Sud et Israël le 21 novembre, la nation du Moyen-Orient n’a pas tardé à répondre. Le porte-parole du gouvernement israélien a qualifié les accusations de Pretoria de « diffamation absurde ». Eylon Levy, quant à lui, accuse l’Afrique du Sud d’être « criminellement complice de la campagne de génocide du Hamas contre notre peuple » et d’être en première ligne dans le combat pour la cause des « racistes antijuifs ». « L’histoire vous jugera », a prononcé le porte-parole en signe d’avertissement.

 

Benyamin Nétanyahou répond à la demande de Pretoria

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, n’a pas manqué de montrer son dédain pour la requête de Pretoria devant la Cour internationale de justice. Prétendant que tout cela n’était qu’une « fausse accusation », il a exprimé son « dégoût ». Il a aisément renvoyé l’accusation à l’Afrique du Sud : « Non, Afrique du Sud, ce n’est pas nous qui sommes venus perpétrer un génocide, c’est le Hamas ». En défendant l’honneur de son corps militaire, Tsahal, il rappelle que l’armée israélienne « fait tout son possible pour éviter de nuire aux civils, alors que le Hamas fait tout son possible pour leur nuire, en les utilisant comme bouclier humain ».

 

La réaction des États-Unis, allié de longue date d’Israël

Les États-Unis, grands alliés d’Israël, ont eux aussi rejeté la requête sud-africaine. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, l’a qualifiée d’être « sans mérite, contre-productif et dénuée de tout fondement factuel ». Le porte-parole du Département d’État américain, Matt Miller, a affirmé que les actions d’Israël ne constituaient en rien un acte « pouvant être assimilé à un génocide ».

Accueil » Gaza : L’Afrique du Sud accuse Israël de Génocide – Trois points clés pour comprendre l’ampleur de l’affaire