Consulter Masquer le sommaire
- Nouvelles initiatives sur les plateaux français pour prévenir les violences sexuelles
- Le cas Samuel Theis, réalisateur de Je le jure
- Améliorations progressives dans le cinéma français pour lutter contre les abus sexuels
- L’affaire Samuel Theis, le feuilleton estival du réalisateur de Je le jure
- D’un réalisateur isolé …
- Le cinéma français adopte de nouvelles mesures contre les abus sexuels
- Le cas du réalisateur Samuel Theis
- L’expérience d’un réalisateur « en quarantaine »
- Une touche d’Amérique dans l’industrie cinématographique française
- Taillons le bout de gras avec Paloma Garcia Martens
- « Pas dans mes plates-bandes, merci ! »
Nouvelles initiatives sur les plateaux français pour prévenir les violences sexuelles
Fini les comportements inappropriés sur les plateaux de cinéma français ! Les violences sexistes et sexuelles, longtemps tues, ont trouvé leur voix grâce au mouvement #MeToo. Traduction : formations anti-harcèlement pour tous les acteurs de la chaîne de production cinématographique, mise en place de cellules d’écoute et réalisateur isolé sur son propre tournage. On peut le dire, le vent du changement souffle dans les couloirs des studios.
Le cas Samuel Theis, réalisateur de Je le jure
L’été dernier, le cas de Samuel Theis, réalisateur et acteur de Anatomie d’une chute, a mis en lumière les failles du système. Sous les feux de la rampe pour les accusations de viol portées par un membre de son équipe sur le tournage du film Je le jure. Selon l’accusation, après une soirée bien arrosée, Theis aurait forcé ce technicien à un rapport sexuel. L’intéressé n’a pas tardé à réagir. Il réfute ces accusations, affirmant qu’il s’agissait d’un rapport « consenti ». Une chose est sûre, cette affaire a secoué l’industrie du cinéma français.
Améliorations progressives dans le cinéma français pour lutter contre les abus sexuels
Qu’il soit clair : les temps inopportuns dans les studios de production de films français sont révolus ! Le mouvement #MeToo a permis de briser le silence sur le sexisme et les agressions sexuelles. Ceci s’est traduit par le lancement de formations pour tous les acteurs de l’industrie cinématographique pour prévenir le harcèlement, l’instauration de cellules d’écoute et l’isolement des réalisateurs durant les tournages. Les changements sont désormais palpables dans les halls des studios.
L’affaire Samuel Theis, le feuilleton estival du réalisateur de Je le jure
L’affaire Samuel Theis, metteur en scène et acteur de Anatomie d’une chute, a exposé les défauts du système l’été dernier. Il s’est retrouvé sous les projecteurs suite à des allégations de viol formulées par un membre de son équipe pendant le tournage de Je le jure. D’après les charges, Theis aurait abusé de ce technicien après une fête alcoolisée. Theis s’est défendu rapidement. Il nie ces allégations, arguant qu’il s’agissait d’un rapport « consenti ». Ce qui est certain, c’est que cette affaire a ébranlé l’industrie cinématographique française.
D’un réalisateur isolé …
Dans quelle mesure la production d’un film peut-elle continuer dans de telles circonstances ? Une formule nouvelle a été mise en œuvre : confiner le réalisateur et le tenir à l’écart de son équipe pour le reste du tournage, le guidant de loin. Ce compromis vise à permettre à l’équipe de poursuivre son travail tout en respectant la présomption d’innocence et la déclaration de la victime.
Encore sous le choc, Samuel Theis partage, par l’intermédiaire de son avocate : « Face aux circonstances et aux réactions de quelques-uns, ce protocole était un moindre mal, même s’il a été particulièrement insupportable pour le réalisateur qui s’est senti naturellement exclu de son propre tournage ».
Cette affaire souligne à quel point le sujet est délicat. Une responsable de l’industrie cinématographique exprime son sentiment de soulagement devant la prise de conscience et la libération de la parole : « Il y a un enjeu de ne pas porter préjudice à la réputation des films ». Elle ajoute qu’il y a de plus en plus la reconnaissance de cet aspect.
L’avenir du film de Catherine Corsini Le Retour sert d’exemple. Les financements publics lui ont été partiellement retirés après avoir découvert le fait qu’une scène explicitement sexuelle, simulée, impliquait une actrice de moins de 16 ans.
Le cinéma français adopte de nouvelles mesures contre les abus sexuels
Les tumultes des studios de cinéma français d’antan appartiennent définitivement au passé ! Le mouvement #MeToo a permis de lever le voile sur des cas de sexisme et d’agressions sexuelles souvent tus. En conséquence, la sensibilisation et la formation à la prévention du harcèlement sont devenues la norme dans l’industrie cinématographique. De plus, des systèmes d’écoute ainsi que l’isolation des réalisateurs pendant le tournage ont été mis en place. On assiste donc à un véritable changement dans l’atmosphère des studios.
Le cas du réalisateur Samuel Theis
Un épisode mettant en lumière ces dysfonctionnements a marqué l’été dernier : l’affaire Samuel Theis. Réalisateur du film Anatomie d’une chute et membre de la distribution de Je le jure, Theis s’est retrouvé sous le feu des projecteurs suite à des accusations de viol. Selon ces allégations, le réalisateur aurait abusé d’un technicien de son équipe après une fête arrosée. Le réalisateur s’est rapidement défendu, niant ces accusations et insistant sur le caractère « consenti » de leurs rapports. Cette affaire a considérablement secoué l’industrie cinématographique française.
L’expérience d’un réalisateur « en quarantaine »
Qu’arrive-t-il à une production de film lorsque de tels événements se produisent ? Une nouvelle méthode a été envisagée : confiner le réalisateur et le tenir à l’écart de son équipe pour le reste du tournage, en le guidant à distance. Cette mesure vise à protéger à la fois l’équipe et le droit à la présomption d’innocence du réalisateur, tout en prenant en compte la déclaration de la victime.
Samuel Theis, toujours touché par les événements, partage à travers son avocate comment il a vécu cette
expérience : « Face aux circonstances et aux réactions de quelques-uns, ce protocole était un moindre mal, même s’il a été particulièrement insupportable pour le réalisateur qui s’est senti naturellement exclu de son propre tournage. »
Il en ressort sans aucun doute la délicatesse de la question. Une des responsables de l’industrie cinématographique souligne cette prise de conscience récente tout en mentionnant l’importance de protéger l’image des films : « Il y a un enjeu de ne pas porter préjudice à la réputation des films. » Ajoutant par la suite que cet aspect est de plus en plus pris en compte.
Cet exemple est directement visible à travers le déroulement actuel du film de Catherine Corsini Le Retour. Après la découverte d’une scène explicitement sexuelle impliquant une actrice mineure, les aides publiques prévues ont été en partie retirées.
Une touche d’Amérique dans l’industrie cinématographique française
Tu te souviens de Emily in Paris sur Netflix ou encore de Skam France sur France TV ? Ces séries, tout comme le film Une zone à défendre avec François Civil et Lyna Khoudri sur Amazon Prime, ont une caractéristique commune. Ils ont tous fait appel à un poste bien spécifique dans leur production : le coordinateur d’intimité. Ce rôle, tout droit venu du système américain, commence à faire doucement son apparition sur le sol français.
Taillons le bout de gras avec Paloma Garcia Martens
Comme souvent quand quelque chose de nouveau débarque, il y a des réticences. Paloma Garcia Martens en sait quelque chose. Elle est l’une des rares coordinatrices d’intimité en France aujourd’hui, et comme elle le note avec regret : « On est encore souvent vus comme une police des mœurs ».
En fin de compte, le coordinateur d’intimité est loin d’être une figure inquisitrice. Paloma Garcia Martens se définit plutôt comme un « soutien à la mise en scène ».
« Pas dans mes plates-bandes, merci ! »
Alors où est ce hic, me demanderas-tu ? Il semblerait que les cinéastes ne sont pas tous ravis de l’apparition de ce nouveau rôle : certains d’entre eux apprécient moyennement cette « intrusion dans [leur] relation sacrée avec l’acteur ». Sans oublier une certaine timidité des producteurs ainsi qu’une perception erronée de certains acteurs selon laquelle « il faut tout accepter pour faire ce métier ».