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Élections 2024 : La Crise Politique Française Captive l’Attention de Moscou

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Avec un oeil avisé, le Kremlin scrute la scène politique européenne

 

Ah, l’Ukraine ! Qu’elle a pesé sur l’échéance électorale européenne n’a pas échappé à l’oeil du Kremlin. Il n’a pas été indifférent à l’essor de la droite extrême en France, sans pour autant juger bon de le commenter. Notre cher Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a choisi simplement de décrire la situation comme « d’une affaire interne à la France ». Pourtant il n’hésite pas à promettre un suivi attentif au détail près des prochains développements en raison de ce qu’il perçoit comme une attitude peu amicale des dirigeants français envers la Russie.

 

Les vestiges politiques et les poubelles historiques

 

Il y a des individus pour qui peser chaque mot n’est pas une nécessité, des personnes telles que l’ex-président Dmitri Medvedev. Il ne prend pas de gants pour envoyer Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz « dans les poubelles de l’histoire ».

 

La politique russophile du RN à la loupe du Kremlin

 

Paul Gogo, journaliste spécialiste de la Russie sur , a soulevé un point intéressant. Il a noté que « Les propos de Peskov semblent indiquer qu’ils ont peut-être été un peu surpris par les résultats. Cependant, cela pourrait être très intéressant pour le Kremlin, car il pourrait voir le RN comme un véhicule potentiel de sa propre rhétorique. « Une opportunité inattendue apparaît ». Une approche critique de l’usage d’armes occidentales contre des cibles en Russie ainsi qu’un appel à une solution pacifique immédiate suggère une force politique qui, bien que soutenant l’Ukraine, pourrait contribuer à la cristallisation de l’occupation des territoires ukrainiens.

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Des signaux rassurants pour le Kremlin

Concentré sur le terrain international, notre compère Bertrand Badie – une pointure des relations internationales à Sciences Po Paris – décrypte la situation avec sagacité au micro de l’AFP. Il nous livre une vision d’horizon, allant au mieux jusqu’à début juillet, à l’ombre des législatives :« On entre dans une période qui va faire plaisir au Kremlin ». Son pronostic n’est pas des plus optimistes – « un affaiblissement objectif de la politique étrangère française et de sa capacité d’action ».

 

En Russie, l’extrême droite française acclamée

 

Instructions claires, nos voisins russes accueillent favorablement la montée de l’extrême droite en France. Et pour cause, ils y décodent un signe de faiblesse pour l’UE et une réduction du soutien militaire à l’Ukraine. La presse russe se régale déjà :« Ils ne veulent pas mourir pour l’Ukraine : les Français s’opposent à l’envoi de troupes à Kiev ».

 

La politique française, sous le regard avisé de Fiodor Loukianov

Fiodor Loukianov, notable politologue, apporte un éclairage intéressant dans cet article. Le tableau qu’il peint met en lumière une potentielle contreproductive cohabitation à Paris, mais y luit une lueur d’espoir pour la Russie :« La Russie s’en contentera. » discrètement annonce t-il.

 

Les français à bout de souffle ?

Fidèles lecteurs, voilà de quoi méditer. Lioubov Bisson, un autre sommité du monde politique interrogée par , nous propose une analyse détonante. Il semblerait que les Français soient en voie de saturation vis-à-vis de leur rôle socio-économique et militaire en Ukraine : « Les Français ressentent sans doute une certaine lassitude face au poids du soutien socio-économique et militaire à l’Ukraine », a-t-elle évoqué. Elle soutient même que les déclarations récentes d’Emmanuel Macron au sujet de l’escalade du conflit auraient pu effaroucher certains électeurs.

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Les vues audacieuses : RN et UE

Jordan Bardella, sans conteste notable dans l’arène politique française, a grandi dans un environnement difficile, où régnaient « la drogue, le crime organisé et les radicaux islamistes », a-t-il confié. Son soutien à l’Ukraine se double d’une critique sévère d’Emmanuel Macron pour ses propos sur l’implication directe de la France dans un conflit armé.
Ce jeune eurodéputé n’hésite pas à critiquer l’UE régulièrement et s’oppose à toute expansion celle-ci.

 

L’appel clair mais complexe de Bardella

Élément peu courant : Jordan Bardella a en mars exigé le retrait des troupes russes d’Ukraine, reprenant la frontière initiale avant le déclenchement de la guerre en début 2022. Cependant, il a aussi souligné que la Crimée est « historiquement et culturellement russe, à l’évidence ». Un point de vue déjà défendu par Marine Le Pen depuis 2014 et qui n’a pas manqué d’être relayé par certains média russes.

 

La position nuancée du RN en matière de sanctions économiques : prudence ou opportunisme ?

Vous avez certainement noté que le RN a fait preuve de retenue s’agissant des sanctions économiques. En effet, il s’est à de nombreuses reprises abstenu sur le vote de textes en faveur de l’Ukraine.
Dans un autre registre, il est intéressant de noter que la potentielle démission de Macron a fait beaucoup de bruit dans les média russes et sur Telegram.

 

La cohabitation politique française : un regard depuis le Kremlin

Je vous rappelle cette citation fort pertinente d’Andrei Perla, un commentateur politique pro-Kremlin : « Nous verrons comment le président Macron et le Premier ministre tentent de coexister ». Pour Andrei, il ne semble pas que les élections françaises puissent apporter quoi que ce soit à la Russie : « Il n’y aura aucun changement dans la politique de Paris à l’égard de Moscou. Le Pen ne fera rien pour empêcher la France de fournir des armes à l’Ukraine ou d’envoyer des instructeurs militaires. ».

 

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Quand Bardella tente de s’éloigner de Moscou

J’allais oublier, cher lecteur ! Le RN n’a pas traîné à pointer du doigt l’offensive russe à l’orée du conflit et la fameuse question de sa proximité, réelle ou supposée, avec la Russie refait surface. Souvenons-nous des travaux de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les ingérences étrangères. Leur rapport sorti en mai 2023 épinglait bien le « soutien idéologique et la proximité » ainsi que les « liens privilégiés avec le Kremlin » du RN, liens qualifiés d’« indéniable ». Encore aujourd’hui, Marine Le Pen clame à qui veut l’entendre que ces travaux sont lourdement « politisés ».

 

Thierry Mariani : le facteur doute

Et puis il y a notre fameux Thierry Mariani, tout juste remis en selle au Parlement européen. Vous vous souvenez certainement de cet ancien ministre des Transports sous Nicolas Sarkozy, dont les déplacements fréquents en Russie lui attirent régulièrement le qualificatif de relais du Kremlin. Comme il le déclarait encore le 22 mai : « Elle [la Russie] n’est pas une menace pour la France, ni pour l’Europe. ».

 

Le RN à Moscou : une question de points de vue

 

Puis vient la voix de Jordan Bardella qui se défendait ardument sur « Je ne peux pas vous laisser dire que je suis sur la position d’un pays qui a envahi un État-nation, que j’ai condamné sans la moindre ambiguïté et qui menace aujourd’hui mon pays », a-t-il exprimé, à la veille des élections européennes. Petite anecdote savoureuse : La liste Bardella caracolait en tête au bureau de vote de Moscou parmi celles de François Asselineau, Marion Maréchal et Florian Philippot. Ceci dit, ne vous emballez pas, le total n’était que de 393 votes exprimés, dans un contexte d’abstention massive à 83%.

 

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