Consulter Masquer le sommaire
Procès civil contre Donald Trump : une défense explosive
Lundi 6 novembre, Donald Trump a répondu aux accusations lors du procès civil ouvert à son encontre. L’ancien président américain, âgé de 77 ans, est soupçonné d’avoir grandement surestimé la valeur de ses biens immobiliers. Durant toute la journée d’audience, il a multiplié les invectives envers le juge et la procureure.
Dans une salle d’audience du palais de justice de Manhattan, bondée et chargée en tension, Donald Trump a pris la parole pendant près de quatre heures. Il a prêté serment, main levée, avant de témoigner et de se défendre contre les allégations de malversations financières. Malgré les invectives, il nie toute fraude.
Le ton est monté lorsque le milliardaire tempétueux a qualifié la procureure générale de l’État de New York Letitia James, à l’origine des poursuites, de « petite politicienne ». Il a également qualifié le juge Arthur Engoron, avec qui il a une relation exécrable, de « juge très hostile ».
« C’est une chasse aux sorcières politique » s’est insurgé Donald Trump, dans la lignée de ses remarques habituelles. Il dénonce ce qu’il considère comme une machination judiciaire d’un niveau digne de « pays du tiers-monde et de républiques bananières ».
Le juge tente de calmer le jeu
Arthur Engoron, le juge en charge du procès, a passé son temps à essayer de maîtriser les réponses de Donald Trump, assis juste à ses côtés. Il a prévenu le magnat de l’immobilier qu’ils étaient là pour une audience judiciaire et non pour un meeting politique. Le magistrat a déjà infligé deux amendes à Trump, l’une de 5 000 dollars et l’autre de 10 000 dollars, pour s’en être pris à sa greffière.
Dans cette affaire, la procureure Letitia James, une élue démocrate, a intenté un procès civil contre la Trump Organization, accusant Donald Trump et son fils d’avoir surestimé la valeur de leurs biens immobiliers dans le but d’obtenir de meilleurs prêts bancaires et des conditions d’assurance plus favorables.
Vêtu d’un costume bleu marine avec une chemise et une cravate assorties, Donald Trump se montre virulent dans la salle d’audience solennelle du tribunal. Les bras croisés, il émet des arguments tout en défendant haut et fort sa position.
Donald Trump en défense devant un procès historique
C’est un événement historique aux États-Unis : l’ancien président Donald Trump est appelé à témoigner pour sa défense lors d’un procès civil. Une première depuis plus de 100 ans, depuis Theodore Roosevelt au début des années 1910. Accusé d’avoir surestimé la valeur de ses biens immobiliers pour obtenir des avantages financiers, Trump se défend avec véhémence.
Lors de cette audience solennelle, vêtu d’un costume bleu marine, Donald Trump prend la parole pour discuter de la valeur de ses bijoux et de sa luxueuse résidence Mar-a-Lago en Floride. Il affirme que les actifs étaient « sous-évalués » et que les banques ont fait de bonnes affaires en lui prêtant « beaucoup d’argent ». Pour lui, il n’y a pas de victimes, simplement des banques qui ont profité des opportunités.
Homme d’affaires millionnaire avant d’entrer en politique, Donald Trump met également en avant la valeur de sa marque. Il rappelle fièrement que c’est grâce à la notoriété de la « marque Trump » qu’il est devenu président des États-Unis. Un argument qu’il brandit avec détermination.
Malgré tout, Donald Trump ne risque pas de peine de prison lors de ce procès civil. Cependant, les enjeux sont importants et l’affaire semble mal engagée pour lui. Le juge a déjà infligé deux amendes au magnat de l’immobilier pour son comportement agressif envers la greffière. De plus, les preuves présentées par le parquet général de l’État de New York semblent concluantes, démontrant des surévaluations d’actifs entre 2014 et 2021.
L’empire en péril
Accusé de fraude répétée, il risque de perdre le contrôle de plusieurs de ses sociétés, y compris le célèbre gratte-ciel du 40 Wall Street. Une décision judiciaire suspendue en appel, mais qui pourrait avoir un impact considérable sur l’image du milliardaire républicain en tant que bâtisseur à succès.
Après ses deux fils, Donald Jr et Eric, qui ont fait face à une audition la semaine dernière, c’est maintenant au tour de Donald Trump d’être appelé comme témoin dans ce procès. La procureure générale Letitia James réclame une amende de 250 millions de dollars, ainsi que des interdictions de diriger des entreprises pour le milliardaire républicain et ses enfants.
Cependant, ce n’est que le début des problèmes judiciaires auxquels se confronte Donald Trump. À partir de mars 2024, il devra également comparaître devant la justice fédérale à Washington pour une autre affaire qui risque de mettre sa réputation en jeu.
Source : AFP