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La neutralité bafouée devant la cour d’appel de Versailles
Mercredi 11 octobre à la 18ème chambre correctionnelle de la cour d’appel de Versailles, la neutralité des juges a été mise à rude épreuve lors du procès de Mme [Nom de famille], accusée de soustraction d’enfants et de messages malveillants envers une juge aux affaires familiales. Cette mère de cinq enfants a médiatisé sa situation, notamment sur les réseaux sociaux, après que ses quatre derniers enfants, âgés de 8 à 2 ans, ont été confiés à leur père malgré des accusations de viols incestueux portées contre lui.
La présence de nombreux soutiens dans la salle d’audience et la médiatisation de l’affaire, n’ont visiblement pas été du goût de la cour. « On n’est pas au théâtre ici », a déclaré le président, refusant d’entendre les témoins cités par la défense au prétexte qu’ils n’étaient pas directement liés au dossier.
Pendant sept heures, une durée exceptionnelle pour ce type d’affaires en correctionnelle, les parties se sont affrontées autour de l’affaire. Selon la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), qui s’est mobilisée sur le sujet, ces mères sont suspectées de manipuler leurs enfants pour nuire à leur conjoint en les accusant d’inceste, souvent dans le cadre d’une séparation.
Un procès mouvementé
Le procès de Sophie Abida, condamnée en première instance, a été émaillé de vives tensions. La présidente lui a reproché de transformer le tribunal en tribune. En grève de la faim depuis vingt-trois jours, Sophie Abida a affirmé une fois de plus que son ex-mari avait commis des violences sexuelles sur leurs enfants. De son côté, son ancien conjoint a balayé ces accusations, ne pouvant fournir d’explications aux déclarations répétées des enfants. Ces derniers ont fait des témoignages troublants, affirmant que leur père les touchait de manière inappropriée. Malgré le classement sans suite de l’enquête préliminaire, Sophie Abida a déposé une nouvelle plainte.
Lors du procès, le président s’est montré agacé par les questions de la défense de Sophie Abida. Il a également recadré les experts psychologues, provoquant la colère de l’avocate principale. L’atmosphère de l’audience était électrique, avec des invectives de part et d’autre. Malgré les tensions, l’audience a pu se dérouler, mais dans un climat houleux.
Un procès haut en couleur
Le procès de Sophie Abida a connu des rebondissements surprenants. Les tensions étaient palpables dès le début de l’audience. La présidente reprochait à Sophie Abida de transformer le tribunal en tribune. Malgré sa grève de la faim depuis vingt-trois jours, Sophie Abida a persisté dans ses accusations de violences sexuelles de la part de son ex-mari envers leurs enfants. Son ancien conjoint, quant à lui, a rejeté ces accusations sans pouvoir expliquer les témoignages à répétition des enfants. Ces derniers ont livré des témoignages troublants, affirmant que leur père avait des comportements inappropriés envers eux. Malgré l’enquête préliminaire classée sans suite, Sophie Abida a déposé une nouvelle plainte.
Lors de l’audience, le président s’est montré agacé par les questions de la défense de Sophie Abida. Il a également recadré les experts psychologues, ce qui a provoqué la colère de l’avocate principale. L’atmosphère était électrique, avec des échanges passionnés de part et d’autre. Malgré les tensions, l’audience a pu se dérouler, mais dans un climat houleux.
« Un véritable spectacle »
À un moment de la suspension, l’avocat du père des enfants, Bertrand Lebailly, a confié son étonnement en déclarant n’avoir jamais assisté à un tel climat. Il a déploré une défense radicale avec une dimension très militante. « Cette audience est symptomatique du dossier, il faut que ce cirque s’arrête », a-t-il plaidé. Bertrand Lebailly a rappelé les antécédents de Sophie Abida, notamment sa condamnation il y a dix ans pour non-représentation d’enfant, suite à des accusations d’agressions sexuelles lors d’une précédente union. « Je ne suis pas le seul à attirer deux hommes malsains dans sa vie », s’est justifiée Sophie Abida au début de l’audience. Cependant, cet argument n’a pas convaincu la partie adverse. « Madame a la plus grande malchance qu’on puisse imaginer », a ironisé l’avocat de son ex-conjoint.
L’avocat général a, quant à lui, demandé la même condamnation qu’en première instance. Il s’est appuyé sur les décisions judiciaires précédentes dans cette affaire, estimant que l’état de nécessité, qui aurait permis à Sophie Abida de ne pas remettre les enfants à leur père sans être inquiétée, n’était pas clairement établi. « On se demandait aujourd’hui qui comparaissait devant cette cour. Monsieur n’est pourtant pas encore mis en examen », a-t-il souligné.
« Un combat pour les enfants »
Pauline Rongier, l’avocate de Sophie Abida, a répondu lors de sa plaidoirie que le caractère mouvementé de l’audience s’expliquait par la gravité insoutenable de cette affaire et les témoignages des quatre enfants. Selon elle, on est clairement face à une problématique systémique avec une procédure absurde et cruelle. « Les éléments de preuve sont accablants, mais ils sont contrecarrés à coup d’expertises. Il y a une inversion de la culpabilité », a-t-elle martelé en plaidant pour la relaxe.
Les derniers mots de Sophie Abida ont été interrompus par le président lui demandant d’éviter la polémique. Dans une atmosphère toujours agitée, la décision a été mise en délibéré et sera rendue le 29 novembre.