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- Bol d’air frais pour les enseignants, pas tant pour Boeing
- Vagues d’annulations : passagers et compagnies secouées
- Le mot d’ordre de Boeing: « Sécurité avant tout »
- Coup d’œil sur la fermeture de portes… et pas seulement pour la tranquillité
- Boeing traverse une turbulence boursière de 8%
- Boeing, une sécurité à toute épreuve?
- Un vent de réformes nécessaires
- Les répercussions du 737 MAX 9
- Un passé technique accidenté
United Airlines, la principale compagnie aérienne qui opère les 737 MAX 9, avec un total impressionnant de 79 appareils, a récemment partagé une information pour le moins déconcertante. Suite à l’incident la semaine dernière, où une porte d’un de ces avions s’est détachée en plein vol, l’entreprise a conduit des inspections détaillées. « Des boulons nécessitant d’être resserrés » ont ainsi été révélés au grand jour lors de vérifications approfondies. Les vérifications faites touchaient spécifiquement aux portes condamnées des 737 MAX 9.
Cet incident a conduit la Federal Aviation Administration (FAA), responsable de réglementer la civil aviation aux États-Unis, à demander des inspections de 171 Boeing 737 MAX 9. Pendant cette période, ces avions sont mis à l’arrêt, dans l’attente de l’inspection complète.
Néanmoins, United n’était pas la seule compagnie aérienne à faire une découverte troublante. Alaska Airlines, une autre grande entreprise de l’industrie aérienne américaine, a également détecté des équipements mal fixés sur certains de ses 737 MAX 9 lors des inspections préliminaires.
United a fait la déclaration suivante à l’AFP: « Depuis que nous avons commencé les inspections samedi, nous avons identifié des problèmes qui semblent être liés à l’installation du panneau qui obstrue les portes ».
Enfin, l’agence américaine de la sécurité des transports (NTSB) a annoncé lundi soir qu’elle n’a pas trouvé de boulons parmi les débris qui se sont détachés de l’avion d’Alaska Airlines vendredi dernier. Toutefois, ils ne sont pas encore déterminés si ceux-ci existaient réellement.
Bol d’air frais pour les enseignants, pas tant pour Boeing
Imaginez : un morceau d’avion dans votre jardin ! C’est ce qui est arrivé à un professeur de Portland, qui a découvert la porte disparue du Boeing d’Alaska Airlines. Ce n’est pas tous les jours qu’un souvenir de vol atterrit dans votre jardin, n’est-ce pas ?
La porte en question, bien que condamnée, s’est détachée en pleine altitude, responsable d’une dépressurisation instantanée de l’appareil. Retrouvée intacte dans la verte Oregon, elle a soulevé plusieurs interrogations, notamment sur la présence ou non de boulons. « Déterminer si les boulons étaient là », tel est le défi de Jennifer Homendy, la présidente de la NTSB. Rigoureuse, elle n’a cependant pas souhaité commenter les inspections d’United et d’Alaska Airlines.
Vagues d’annulations : passagers et compagnies secouées
Il va sans dire que cette mystérieuse disparition de porte a causé un véritable tourbillon dans le monde de l’aviation, avec des annulations de vols en pagaille. La mise au hangar d’une partie de la flotte de 737 MAX 9 a laissé des centaines de passagers et leurs projets de vol en suspens.
Le mot d’ordre de Boeing: « Sécurité avant tout »
Face à cette turbulence, Boeing a affiché un engagement sans faille pour la sécurité. « Nous restons en contact étroit avec eux [les opérateurs] et les aidons à traiter chaque découverte », a déclaré la firme aéronautique. L’objectif avoué ? Assurer que « chaque avion Boeing réponde aux spécifications et aux critères de sécurité et de qualité les plus élevés ».
Coup d’œil sur la fermeture de portes… et pas seulement pour la tranquillité
Notons que la mise hors service de certaines portes sur les appareils est une pratique courante chez Boeing. C’est un choix proposé par le constructeur aéronautique lorsque l’avion dispose déjà d’issues de secours suffisantes par rapport à la quantité de sièges. Cette option, bien que populaire sur le 737 MAX 9, est également en place sur d’autres modèles tels que le 737-900ER. Et rassurez-vous, aucune porte n’est tombée du ciel depuis son lancement en 2006 !
Boeing traverse une turbulence boursière de 8%
Boeing traverse une zone de turbulence, impactant fortement leurs actions à Wall Street. Ce lundi, une chute de 8,03% a été enregistrée pour l’avionneur, alors que son partenaire principal, Spirit AeroSystems, n’a pas été épargné non plus avec une chute de 11,13%.
Le mois dernier, Boeing avait alerté les compagnies équipées de 737 MAX à porter une attention particulière sur le système de contrôle du gouvernail suite à la découverte d’un écrou manquant d’un de ses avions. Une couille dans le potage que Boeing a d’ailleurs lui-même constatée sur un de ses appareils non encore livrés, avec un écrou mal vissé au même endroit. Ça sent bon l’huile de coude à l’usine!
Boeing, une sécurité à toute épreuve?
Cet incident sans précédent, qualifié de « rebelle » par la NTSB, la FAA, Alaska Airlines et Boeing elle-même, a soulevé des questions cruciales au sujet de la sécurité au sein de l’entreprise. Ce qui aurait pu finir en véritable tragédie s’est heureusement limité à quelques blessures légères selon Jennifer Homendy. Le PDG de l’entreprise, Dave Calhoun, n’a pas chômé et a précipitamment remplacé une réunion de cadres dirigeants par une réunion axée sur la sécurité, ouverte à tous les employés, à l’usine de Renton, près de Seattle.
Un vent de réformes nécessaires
Richard Aboulafia, directeur du conseil AeroDynamic Advisory, ne mâche pas ses mots en qualifiant cet incident de « défi culturel majeur » pour Boeing. Selon lui, un changement s’impose, l’entreprise devant s’extraire de cette routine de crises répétées. Vous pouvez le dire, une bonne remise en question ne ferait pas de mal.
Les répercussions du 737 MAX 9
À la suite de cet incident et de la mise au sol de nombreux 737 MAX 9, ce sont plus de 1000 vols qui ont été annulés depuis samedi, comme l’a observé le site FlightAware. Les plus touchées ? Les compagnies Alaska et United, qui exploitent 144 des 218 MAX 9 en circulation. L’agence européenne de sécurité aérienne (EASA) nous rassure en spécifiant qu’aucun opérateur en Europe n’utilise le 737 MAX 9 avec les options concernées.
Un passé technique accidenté
Boeing a essuyé de nombreux problèmes techniques par le passé, dont une série noire avec de sanglantes tragédies. En octobre 2018 en Indonésie et en mars 2019 en Éthiopie, à cause de problèmes liés au logiciel de pilotage MCAS, ont eu lieu des crashes de deux 737 MAX qui ont entraîné la mort de 346 personnes. Des accidents qui avaient alors cloué tous les 737 MAX au sol pour une durée de vingt mois. Malgré ces incidents malheureux, Boeing a livré plus de 1 370 exemplaires du 737 MAX à la fin du mois dernier, avec un carnet de commandes dépassant les 4000 unités.
Source : AFP