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Une interview exclusive avec Roman de Kermadec sur sa mère Kate Barry
Plus de trois mois après la disparition de Jane Birkin, nous avons eu la chance d’accorder une interview exclusive à Roman de Kermadec, l’enfant unique de Kate Barry, décédée en 2013. Dans cet entretien avec Paris Match, il a partagé ses souvenirs de sa mère et a abordé les circonstances tragiques de sa chute du quatrième étage de son appartement parisien.
« Elle ne gérait pas le truc », témoigne Roman de Kermadec
Quand on lui demande si la chute de sa mère pourrait avoir été accidentelle, Roman de Kermadec répond sans détour : « Pour moi, non. Elle était dépressive, sous antidépresseurs. Elle a recommencé à picoler un peu, de temps en temps. Je voyais bien qu’elle ne gérait pas le truc. » Il raconte même un épisode lors d’un vernissage où sa mère, prise de panique, a bu plusieurs verres avant de fondre en larmes devant les invités.
« Comme si elle n’acceptait pas ce succès »
En expliquant son point de vue, Roman de Kermadec déclare : « C’était comme si elle n’acceptait pas ce succès. Comme s’il était difficile de gérer émotionnellement d’être enfin reconnue, d’accepter que les gens aiment son travail pour les bonnes raisons. Pour qui elle était. » Une révélation poignante sur la complexité de sa mère, une photographe talentueuse qui n’a peut-être jamais réussi à accepter son propre succès.
Un « coup de folie » qui aurait pu causer la mort de Kate Barry ?
« Parce que là, on s’en foutait qu’elle soit la fille de John Barry et de Jane Birkin », a développé Roman de Kermadec, avant de préciser que sa mère « a vécu toute sa vie dans un certain mal-être » et qu’il peut donc « comprendre qu’elle n’a pas su gérer », car elle « se sentait comme le vilain petit canard avant de devenir une photographe accomplie et une super-mère », a ajouté avec tendresse et émotion son unique fils. Malgré cette façon d’analyser, l’enfant de cette dernière reconnaît qu’il « ne sai[t] pas ce qui s’est vraiment passé dans sa tête » ce jour de décembre 2013, il y a bientôt dix ans déjà. « Elle se séparait d’Oury, son compagnon, avec qui elle avait ‘refondé’ une famille, lui qui était père de cinq enfants […]. Le jour du drame, elle devait dîner avec eux tous. A-t-elle été prise d’un coup de sang ? D’un coup de folie ? On ne saura jamais », a-t-il conclu, avec un pincement au cœur. Roman de Kermadec a, après ce drame, sombré dans l’alcoolisme, avant de reprendre peu à peu le contrôle de sa vie, bien que les circonstances aient été délicates.
Article écrit avec la collaboration de 6Medias