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- Un procès chargé pour le cardinal déchu Angelo Becciu
- Fraude, abus de pouvoir, et corruption : les charges sont lourdes
- Mystères et conversations téléphoniques au cœur du procès
- L’imbroglio financier derrière l’achat d’un immeuble à Londres
- La chute d’une demeure de prestige et des milliers de mystères bancaires
- En pleine tempête, le Pape fait le ménage
- La Banque du Vatican mène une guerre ouverte aux comptes suspects
C’est au terme d’un procès faisant grand bruit au sein du Vatican, concernant la gestion financière du Saint-Siège, qu’Angelo Becciu, cardinal italien âgé de 75 ans, a trouvé son destin face à la justice civile du Vatican. Il s’agit du plus haut membre de l’échelle ecclésiastique de l’Église catholique qui a comparu devant le tribunal pénal de la Cité-État, accompagné par neuf autres accusés pour fraude.
Délibéré ce samedi, le verdict en première instance apporte son lot de surprises : notre cardinal Angelo Becciu écope d’une peine de cinq ans et demi de prison. Alors oui, cher lecteur, on n’y va pas de main morte au Vatican! Le tribunal a également ordonné une amende s’élevant à 8 000 euros à la charge du cardinal.
Attendez-vous à penser que c’est sévère ? Le parquet du Vatican avait demandé encore plus! Le procureur avait exigé une peine de prison de sept ans et trois mois et une amende de plus de 10 000 euros. Ainsi, même si le verdict restera amer pour beaucoup, il semblerait que le cardinal ait réussi à économiser quelques années derrière les barreaux et quelques euros.
Quant à l’illustre avocat d’Angelo Becciu, Me Fabio Vignone, il a accepé le verdict avec une certaine retenue et a annoncé qu’un recours serait très certainement déposé, citant : « Nous respectons le verdict mais nous déposerons certainement un recours ».
Et si vous vous demandez ce qui a causé toute cette commotion, il n’y a qu’à regarder vers la somptueuse ville de Londres. Le motif de tout ce tracas juridique est l’achat d’un immeuble luxueux d’une valeur de 350 millions d’euros entre 2014 et 2018. Cela, dans le cadre des activités d’investissement du Saint-Siège, bien connu pour son patrimoine immobilier imposant.
Cette affaire complexe souligne, une fois encore, l’opacité des finances du Saint-Siège. De son côté, le pape n’a pas chômé et a entrepris, dès son élection en 2013, d’assainir les méthodes de fonctionnement de l’Église. Il a également rénové le système judiciaire permettant aux évêques et aux cardinaux d’être jugés par des laïcs et non pas exclusivement par leurs confères religieux.
Un procès chargé pour le cardinal déchu Angelo Becciu
Le cardinal italien Angelo Becciu, ancienne figure clé de la secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, se retrouve maintenant dans l’œil du cyclone judiciaire. Rappelons que cet ancien numéro deux du gouvernement central du Vatican a été déchu de tous ses privilèges et fonctions en septembre 2020.
Fraude, abus de pouvoir, et corruption : les charges sont lourdes
Alessandro Diddi, promoteur de justice du Vatican, n’a pas hésité à demander un cocktail explosif de sanctions. Des peines diverses ont été requises pour les dix prévenus, allant de presque quatre à plus de treize ans de prison. Les charges sont nombreuses : fraude, détournement de fonds, abus de pouvoir, blanchiment d’argent, corruption et même extorsion.
Mystères et conversations téléphoniques au cœur du procès
Les débats autour de ce qu’on appelle désormais « l’affaire de l’immeuble de Londres » ont été balisés par des découvertes plus inattendues les unes que les autres. L’une des révélations marquantes concerne une conversation téléphonique entre le cardinal Becciu et le pape, enregistrée sans que ce dernier en soit informé. Dans cet appel, le cardinal aurait demandé au Saint Père de confirmer des mouvements financiers confidentiels.
L’imbroglio financier derrière l’achat d’un immeuble à Londres
L’instruction a dévoilé un enchevêtrement presque indéchiffrable de fonds d’investissement spéculatifs, de banques, d’institutions de crédit et d’interactions entre diverses personnes. L’achat d’un immeuble à Londres à un prix surestimé a montré l’utilisation peu scrupuleuse des dons annuels destinés aux actions caritatives du pape, également appelés le « Denier de Saint-Pierre ». Cette histoire mouvementée a créé des failles significatives dans les finances du Vatican.
La chute d’une demeure de prestige et des milliers de mystères bancaires
Sachez-le, la très glamour Chealsea ne compte plus parmi ses trésors l’immeuble de 17 000 mètres carrés qui faisait jadis la fierté du Vatican. La vente de ce monument architectural a été une véritable saignée financière, une perte comprise entre 140 et 190 millions d’euros – oui, c’est autant d’argent en jeu! On peut dire que cela a sérieusement écorné le blason de l’Eglise, et encore plus celui du Pape François.
En pleine tempête, le Pape fait le ménage
Face à cette affaire, le Pape ne s’est pas couché sur ses lauriers. Adepte des réformes drastiques, il s’est directement affairé à purifier l’environnement financier du Saint-Siège, arme à la main, de la fraude. Comment ? En instaurant un secrétariat pour l’Économie en 2014, et mieux encore, en mettant de l’ordre dans les activités de la Banque du Vatican.
La Banque du Vatican mène une guerre ouverte aux comptes suspects
Clou du spectacle, le souverain pontife argentin n’a pas juste réglé les litiges, il a littéralement fermé 5 000 comptes suspects de la Banque du Vatican. Assurément, François ne fait pas dans la demi-mesure quand il s’agit d’assainir les finances de son entreprise sacrée.
Source : AFP