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- L’engagement d’Emmanuel Macron pour une réforme sociétale majeure
- La légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté : un pari risqué ?
- Une aide à mourir sous certaines conditions
- Qui pour bénéficier de l’aide au suicide ?
- Des critères d’éligibilité étroitement définis
- Le pronostic vital à court ou moyen terme
- Le rôle clé du corps médical
- Soins palliatif : entre opposition et soutien
- À la rencontre du refus
- L’appel à une attention particulière
- L’ambition d’évoluer
- Un consensus difficile à atteindre
- Un voyage politique qui commence
L’engagement d’Emmanuel Macron pour une réforme sociétale majeure
Le mercredi 10 avril accueillait la présentation d’un texte novateur en conseil des ministres, fruit d’un long engagement d’Emmanuel Macron. Rappelez-vous l’une de ses promesses, celle d’un changement de législation vis-à-vis de l’accompagnement des malades et de la fin de vie. Et bien, on peut dire que cette promesse s’est concrétisée avec cette grande réforme sociétale du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
La légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté : un pari risqué ?
En effet, cette décision de l’exécutif risque de réveiller certains débats éthiques et religieux. Au cœur du débat, la question sensible de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.
Une aide à mourir sous certaines conditions
Il est notable que le président de la République, tout en ayant esquissé les grandes lignes de ce projet en mars, évite d’employer ces deux termes précis. Il avance plutôt l’idée d’une « aide à mourir sous certaines conditions strictes ». Derrière cette formule se cache néanmoins une réalité : offrir à certaines personnes la possibilité de se suicider ou, si elles en sont incapables, de les aider à le faire.
Qui pour bénéficier de l’aide au suicide ?
La grande question qui se pose reste celle des critères. Quels seront les individus éligibles à cette aide à mourir ? D’après un document analysé par l’AFP préalablement à l’approbation du Conseil d’État en fin mars, ils seront bien précis, bien que ce texte ait pu être amené à évoluer.
Des critères d’éligibilité étroitement définis
Cette aide ne sera accessible qu’à des personnes majeures, françaises de naissance ou ayant résidé dans le pays pendant une durée significative. Ces individus devront être pleinement capables d’exprimer clairement leur décision. Ils devront également souffrir de douleurs intolérables et intraitables, qu’elles soient corporelles ou mentales.
Le pronostic vital à court ou moyen terme
Autre impératif : le pronostic vital du patient devra être engagé à court ou moyen terme. Devant cette énonciation qui offre large liberté d’interprétation aux praticiens, ces derniers devront faire preuve de mesure et de discernement.
Le rôle clé du corps médical
Le rôle des médecins sera crucial dans la mise en œuvre de cette réforme. Une fois qu’un patient formulera le vœu d’être aidé à mourir, un médecin sera désigné pour se prononcer. Le processus lui laissera une période de 15 jours pour prendre sa décision, après avoir consulté d’autres membres du corps médical.
Soins palliatif : entre opposition et soutien
Elles sont précises, les conditions posées par Emmanuel Macron. Elles cherchent, selon lui, à créer un « équilibre ». Mais cet équilibre ne semble pas convaincre tout le monde. À vrai dire, ni les opposants, ni même les partisans de la légalisation de l’aide au suicide ou de l’euthanasie. Voilà une situation loin d’être transparente.
À la rencontre du refus
Des voix s’élèvent vivement contre cette « dérive majeure », comme elles l’appellent. En effet, une partie des religieux, mais pas uniquement, sont hostiles à cette mesure. Au sein de ces dissidents, bon nombre sont des professionnels de santé, plus spécifiquement dans les soins palliatifs.
L’appel à une attention particulière
L’idée principale de ces opposants est l’urgence de développer ces soins palliatifs qui, en France, ne sont pas, selon eux, suffisamment accessibles. L’objectif serait alors d’éviter qu’un patient se trouve dans l’impossibilité de bénéficier d’une prise en charge adaptée à ses ultimes jours de vie.
L’ambition d’évoluer
Dans cette perspective de changement, un projet de loi est sur la table. Y figure également une « stratégie décennale ». Présentée en conseil des ministres, cette dernière annoncerait une croissante augmentation des dépenses publiques pour atteindre, en 2034, 2,7 milliards d’euros annuels, contre 1,6 milliard aujourd’hui.
Un consensus difficile à atteindre
En ce qui concerne les partisans de l’aide à mourir, le sentiment est mitigé. Si, d’un côté, ils critiquent l’excès de conditions restrictives, d’un autre côté, ils respirent d’aise de voir enfin surgir un texte qui semblait se faire trop désirer. En effet, une année s’est écoulée, marquée par de multiples reports, avant que ce projet voit le jour. Et l’aide au suicide n’est pas encore une réalité concrète.
Un voyage politique qui commence
Le texte entame son parcours. Son examen par les députés dans l’hémicycle commencera à la fin du mois de mai. Il s’initie donc à un long trajet parlementaire qui pourrait durer jusqu’à deux ans avant que la loi ne soit formellement adoptée.
Source : AFP