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Bruxelles reste sceptique face à la baisse du déficit français : Une manœuvre de séduction qui ne passe pas ?

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Retour au point de mire de Bruxelles : le déficit français

 

L’anticipation de Bercy mis à mal par la Commission européenne

 

Votre humble serviteur a appris que les projections macroéconomiques de printemps, annoncées le 15 mai dernier par l’institution européenne, ne sont pas nécessairement de bon augure pour nos finances nationales. Ajoutons que leurs anticipations pour le déficit public de la France sont moins flatteuses que celles prévues par Bercy. En 2024, il pourrait atteindre 5,3% du PIB et descendre jusqu’à 5% en 2025.

 

Des objectifs européens difficilement atteignables par la France  ?

 

En effet, l’Hexagone se trouve dans une situation délicate puisque ces chiffres sont bien éloignés de l’engagement européen, qui stipule un déficit budgétaire ne devant pas dépasser 3% du PIB. Visiblement, Bruxelles a mis une croix dans son calendrier cet été pour procéder à l’inspection officielle du désendettement de la France.

 

Des contraintes européennes et des menaces de sanctions qui planent sur l’État français

 

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À noter que cela impliquerait une révision du plan économique français, en alignant plus strictement les dépenses et la dette nationale aux exigences de l’Union européenne. Bien que ces menaces de sanctions financières n’aient jamais été concrétisées jusqu’à présent, il est crucial de rappeler que la France pourrait faire face à des répercussions si elle dévie de sa route tracée. Nous avons certes bénéficié par le passé d’une certaine clémence, Jean-Claude Juncker – à l’époque président de la Commission européenne – avait même déclaré en 2016 : « parce que c’est la France ». Mais saurons-nous toujours faire preuve d’autant de résilience dans les années à venir  ?

 

 

Le fardeau des intérêts de la dette française : une ombre sur la réduction du déficit

 

La Commission européenne a dressé un portrait plutôt sombre de la santé financière de la France. En effet, elle estime que le ratio des recettes de notre cher Hexagone n’augmentera que de façon minime d’ici à 2025. Ce constat s’explique principalement par une reprise de la croissance que la Commission attend de pied ferme. Dans son analyse, elle a intégré diverses annonces faites par le gouvernement, notamment celles concernant les économies prévues et le retrait de la plupart des mesures relatives à l’énergie.

 

La tension monte entre Bercy et la Commission européenne

 

Cependant, gardez à l’esprit, mes chers lecteurs, que tous les efforts de réduction du déficit pourraient être sérieusement entravés par l’accroissement des paiements d’intérêts de la dette publique. Selon la Commission, ces paiements, qui sont sans cesse grandissants, pourraient atteindre un énorme 2% du PIB. Pour donner un peu plus de perspective, selon Bercy, ces charges pourraient s’élever à pas moins de 54 milliards d’euros en 2025.

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Tensions prévues entre Bercy et la Commission européenne

 

Bercy n’est cependant pas resté muet face à ces prévisions alarmantes. Le ministère a clairement exprimé son désaccord, arguant que la Commission européenne ne tient pas compte des économies prévues dans le projet de loi de finances de 2025. À l’heure actuelle, le ministère n’a pas souhaité dévoiler de chiffres précis concernant les efforts budgétaires prévus, se contentant de déclarer que « ça dépendra de la croissance ».

Un optimisme frileux : Bilan divergent sur la croissance française

 

La Commission européenne fait preuve de prudence quant à l’expansion de notre pays. Surprenant n’est-ce pas ? Elle envisage une évolution modestement rampante de 0,7% en 2024 pour atteindre 1,3% en 2025. Alors que, dans le camp du ministère de l’Économie, on nourrit un espoir légèrement plus vigoureux à hauteur de 1% en 2024 et une dynamique de 1,4% l’année suivante. Gardons à l’esprit que ce dernier se trouve dans le collimateur des économistes, se trouvant plus alignés avec les prédictions bruxelloises.

 

Un horizon d’emploi assombri par Bruxelles

 

Non contente de suggérer une embellie économique timorée, la Commission européenne jette un discours sombre sur l’emploi. Elle prévoit un climat inquiétant, avec une progression du taux de chômage de 7,1% à 7,8% entre 2023 et 2025. Ici, on pourrait facilement oublier l’idéal – presque utopique diront certains – du plein emploi défendu par Emmanuel Macron. « La croissance de l’emploi ralentirait en 2024 et 2025 […], avec la diminution de l’effet des contrats d’apprentissage sur la croissance de l’emploi, le retour des heures travaillées à leurs niveaux de 2019 et de la productivité du travail », argue l’institution européenne.

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Bruxelles contre Bercy : désaccord sur le taux d’endettement français

 

Et que dire de la prudence accrue de la Commission sur le terrain glacé de l’endettement ? Bien sûr, Bercy nourrit un plan à peine audacieux de réduire la dette à 112,3 % du PIB en 2024, puis à 113,1 % en 2025. Cependant, l’institution européenne se démarque, anticipant des chiffres légèrement plus alarmants à 112,4 % et 113,8 %. Elle justifie cette divergence par les déficits primaires élevés et la hausse des taux d’intérêt.

 

Les mesures du gouvernement pour réduire le déficit…alliées ou ennemies de la croissance ?

 

Bruxelles tremble devant les manœuvres annoncées par l’exécutif pour la maîtrise du déficit. Ces mesures pourraient affaiblir la croissance. « La mise en œuvre de l’ajustement structurel prévu pèsera nécessairement, au moins à court terme, sur l’activité économique, si bien que les prévisions de croissance élevées du gouvernement […] apparaissent peu cohérentes avec l’ampleur de cet ajustement », scande le Haut Conseil.

 

Bercy défend sa position fermement

 

Quoique sombre, Bercy nie toute erreur de calcul et souligne sa divergence d’opinion sur ses prévisions de récession. Le discours est clair et fait preuve d’optimisme : « Sur l’effet récessif, on ne partage pas du tout cette analyse. On pense qu’en 2025 et 2026, il va y avoir un fort rebond en France, une forte dynamique de croissance. Notre stratégie est claire : on veut bien dépenser, il y aura des dépenses d’investissement qui vont rester. » Restera à voir si ces paroles séduiront l’agence de notation Standard & Poors qui devra rendre son verdict sur la capacité de la France à gérer sa dette le 31 mai.

 

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