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- Le drame silencieux de 189 vies : Crash du Boeing 737 Max en Indonésie, Octobre 2018
- Le Boeing 737 Max sous les feux de l’actualité : la tragédie éthiopienne de Mars 2019
- 2021 et après : des défis de conception et d’inspection qui n’en finissent pas
- 2024 commencent en fanfare : un oubli de porte sur un vol
- La conséquence : des Boeing cloués au sol
Le Boeing 737 MAX, cet avion phare de la compagnie américaine, semble poursuivi par une malédiction. Des catastrophes aériennes meurtrières, des imperfections dans la conception, des défis dans les processus d’inspection et de formation, tous ces points noircissent son histoire depuis son lancement.
L’épisode le plus récent a eu lieu aux États-Unis, un vendredi qui était le 5 janvier. Imagine l’appareil volant à une altitude de près de 5 000 mètres. Un incident de plus à classer parmi cette série sombre qui s’étend sur plus de cinq ans.
Nous, chez RevolutionMagazine, avons dressé le portrait de cette frise chronologique troublante, au cas où tu te rappellerais des incidents notables qui ont émaillé la course de ce malchanceux oiseau d’acier.
Le drame silencieux de 189 vies : Crash du Boeing 737 Max en Indonésie, Octobre 2018
Le 29 octobre 2018, une date qui marquera l’histoire sombre du Boeing 737 MAX, trois ans seulement après son premier vol inaugural, le 29 janvier 2016. Le sombre tournant est arrivé lorsqu’un de ces avions foudroyants s’est écrasé treize minutes seulement après avoir quitté le tarmac, décimant 189 vies précieuses à bord. L’avion, qui devait effectuer un vol tranquille de Jakarta à Pangkal Pinang, était exploité par Lion Air, une compagnie aérienne à bas prix basée en Indonésie.
L’enquête qui a suivi le naufrage a révélé un échec dévastateur dans le logiciel de commande de vol du 737 MAX, spécifiquement le système anti-décrochage MCAS. Par ailleurs, cet avion s’est mis à piquer après avoir été victime de fausses données fournies par ses deux sondes d’incidence AOA. Même si les pilotes ont tenté en vain de le désactiver. Les enquêteurs indonésiens ont aussi souligné un autre facteur contributif préoccupant – l’insuffisance de formation du pilote concerné.
Le Boeing 737 Max sous les feux de l’actualité : la tragédie éthiopienne de Mars 2019
Qui se souvient du 10 Mars 2019 ? Juste six mois après l’incident effroyable d’octobre 2018, une autre douleur fait son apparition. Cette fois, un Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines fait ses adieux tragiques. En route de la belle Addis-Abeba à Nairobi, l’oiseau d’acier connait une fin prématurée, marquant l’endroit du crash avec 157 âmes devenues souvenirs. La cause du crash est la même que celle de l’année précédente, ce qui ne fait qu’alimenter une polémique déjà bien entamée.
Peut-on en dire plus ? Ah, oui ! La Chine, pays bien connu pour sa rigueur, a pris les choses en main immédiatement après le crash. L’autorité de l’aviation chinoise a ordonné que tous les 737 MAX restent cloués au sol. Cela n’a pas tardé à faire des émules, et de nombreux régulateurs à travers le monde, dont le FAA américain, ont emboîté le pas. Ils ont demandé que ces « oiseaux problématiques » subissent quelques liftings, en particulier une révision de ce fameux logiciel MCAS tant décrié, mais aussi quelques ré-arrangements de câbles et, pourquoi pas, une petite mise à niveau pour les pilotes. Tout ça pour la sécurité, n’est-ce pas ?
Il a fallu près de deux longues années, jusqu’au 9 décembre 2020, pour que ces avions embourbés dans les controverses reviennent en service. Et la compagnie néo-libérale GOL du Brésil a été la première à jouer le rôle de la mère courageuse en leur donnant une nouvelle chance de voler. Alors, prêts pour le décollage à nouveau ?
2021 et après : des défis de conception et d’inspection qui n’en finissent pas
Imaginez-vous, un an passé, et la FAA trébuche sur un « point sensible » dans le cockpit lors d’une inspection ordinaire. Quelle ne fut pas la surprise de Boeing quand il a été prié de signaler à seize de ses clients de mettre leurs 737 MAX au repos. D’après la FAA, on parle ici de plus d’une centaine de ces majestueux oiseaux de fer.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, Boeing a vu le rythme de ses livraisons être considérablement réduit en raison de préoccupations sur le fuselage, plus précisément la paroi cloison étanche arrière. Flash-forward vers décembre, et voilà que Boeing joue au père Noël en recommandant aux joyeux propriétaires des 737 MAX de réaliser quelques contrôles supplémentaires. Pourquoi, me demanderez-vous ? Et bien, disons qu’un éventuel souci de « vis desserrée » n’est pas vraiment ce dont vous rêvez pour le système de contrôle de gouvernail de votre avion. La FAA nous apprend que Boeing a pris cette initiative suite à la découverte inopinée lors d’une opération de maintenance par un opérateur international, d’un boulon privé de son écrou.
2024 commencent en fanfare : un oubli de porte sur un vol
Les passagers du vol 1282 d’Alaska Airlines ont eu une expérience qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. Leur avion, qui a décollé de l’aéroport de Portland, a fait demi-tour à la surprise générale. L’équipage avait signalé un tracas plutôt embêtant : un problème de pressurisation. Imaginez-vous, à près de 5.000 mètres d’altitude, une porte qui décide de prendre son vol ? C’est exactement ce qui s’est passé avec ce Boeing 737-9, provoquant quelques blessures légères parmi les passagers.
Un mal si grave que la présidente de la NTSB, l’agence américaine responsable de la sécurité des transports, n’a pas pu s’empêcher de partager son soulagement : « Nous avons été très, très chanceux que cela ne se termine pas de façon plus tragique ». Même si personne ne s’était assis à côté de la porte rebelle, l’incident a tout de même fait monter la pression.
La conséquence : des Boeing cloués au sol
Suite à cet incident pour le moins inhabituel, la FAA a décidé d’intervenir. Elle a exigé que toutes les inspections des Boeing 737 MAX 9 soient immédiatement effectuées avant qu’il ne soit question de reprendre les vols. Résultat des courses ? 171 avions ont été mis sur le carreau, d’après les précisions de la FAA. Sans grande surprise, l’incident n’a pas été sans conséquences pour les compagnies aériennes et les organismes de sécurité du monde entier. Plusieurs Boeing 737 MAX 9 ont été immobilisés et des dizaines de vols annulés.