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La situation socio-économique au Nigéria est devenue, il est juste de le dire, un désordre économique sans précédent. Au cœur de ce marasme, nous retrouvons la e-Naira, une tentative maladroite de la banque centrale de réinventer sa monnaie sous une forme numérique. C’est, sans le vouloir, devenu un véritable compendium illustrant les erreurs à ne pas commettre dans le monde complexe de la cryptographie.
Parmi les répercussions de ce chaos : L’emprisonnement, est-ce nécessaire de le souligner, tout à fait déconcertant de deux figures de proue de Binance, sa filiale nigériane. La raison avancée ? Etre, pourquoi pas, des boucs émissaires dans la quête incessante, voire désespérée, de trouver un coupable pour ce désastre.
Qui aurait cru ? C’est une telle déliquescence que même le président américain, Joe Biden, s’est retrouvé impliqué dans ce maelström. Le Nigéria, avec son projet e-Naira nous rappelle que les ambitions sans stratégies éduquées ne mèneront qu’à l’arbitraire et au désastre.
Le Nigéria recourt à un duo de cadres de Binance
Le Nigéria attrappe nos attentions, ne serait-ce que par l’effondrement remarquable du Naira (NGN), sa monnaie locale, qui perd plus de 70 % contre le dollar USD en moins d’un an. Est-ce une répercussion de l’initiative maladroite de l’e-Naira contestée ? Officiellement, pas le moins du monde. Ou du moins, ce n’est pas le seul élément…
D’après les proclamations des dirigeants nigérians, un transit illicite de 26 milliards de dollars serait à indexer à cet exchange de cryptomonnaie. Pourtant, d’autres plateformes de crypto et Forex semblent également susciter l’intérêt des régulateurs locaux.
En conséquence, deux dirigeants éminents de la branche nigériane de Binance – citoyens américains et britanniques – ont été gracieusement conviés à se rendre au Nigeria fin février. L’idée était de discuter du revirement en cours qui met aux prises le gouvernement et la plateforme. Or, à leur arrivée, leurs passeports ont été saisis. A l’heure actuelle, ils demeurent dans une « maison d’hôte » sous la surveillance de l’Agence nationale de sécurité.
Durant leur détention, les responsables ont été sommés de communiquer des détails sur les 100 meilleurs utilisateurs de Binance au Nigéria, ainsi que l’historique complet des transactions effectuées au cours des six derniers mois. Dans cette histoire, il y a encore plus à dire…
Joe Biden et 10 milliards de dollars : une solution envisageable ?
Au coeur de l’affaire Binance se dresse un avertissement direct de l’administration américaine. Ils exigent selon le Financial Time, un règlement des dettes fiscales laissées sur le carreau par Binance. Qui plus est, une amende pour des transactions jugées inopportunes. Montant de la créance ? 10 milliards de dollars. N’est-ce pas là l’explication de tous ces remous ?
La demande financière de l’oncle Sam à Binance donnerait-elle des idées à d’autres pays en difficulté ? L’hypothèse semble autant plausible qu’osée, surtout concernant l’économie en sursis du Nigéria.
La détention perçue comme abusive des deux dirigeants a provoqué un tollé outre-Atlantique – une situation qui plonge le Nigeria dans une position délicate, étant un receveur régulier d’aide financière américaine, à hauteur d’un milliard de dollars annuellement.
« Urgent : Tigran Gambaryan, citoyen américain et chef des enquêtes criminelles Binance, a été kidnappé par le gouvernement nigérian, sans inculpation. Son arrestation constitue une violation flagrante du droit international. Nous faisons appel au Président Biden pour assurer une libération immédiate. »
Prédire le prochain rebondissement de ce feuilleton semble compliqué. L’idée de mettre la main sur une somme colossale de 10 milliards de dollars a de quoi faire tourner les têtes. Et il semble que le gouvernement nigérian n’y fasse pas exception. Affaire à suivre…
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