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Un ancien patron du renseignement français jugé pour trafic d’influence
Dans une affaire qui remonte à douze ans, l’ex-patron du renseignement intérieur français, Bernard Squarcini, sera jugé à Paris pour trafic d’influence. Selon une source proche du dossier, Squarcini aurait obtenu des informations confidentielles au profit d’intérêts privés, notamment pour le géant du luxe LVMH.
Le surnommé « le Squale », âgé de 67 ans, est au centre de cette enquête complexe. Mis en examen en 2016, les poursuites ont été élargies en 2021. Il sera jugé pour onze infractions, comprenant notamment trafic d’influence passif, détournement de fonds publics, compromission du secret de la défense nationale, abus de confiance, faux en écriture publique et complicité et recel de violation du secret professionnel et de l’instruction.
Les juges ont souligné que la protection des intérêts privés de Bernard Arnault, PDG de LVMH, n’était pas une justification valable pour les actions de Squarcini. Ils estiment que la Direction centrale du renseignement intérieur (devenue DGSI) n’aurait pas dû intervenir dans ce cadre.
Dix autres personnes, dont un ancien magistrat, un préfet et des anciens grands flics ou consultants, seront également jugées dans cette affaire.
Un scandale qui éclabousse le renseignement français
Dans une affaire qui remonte à douze ans, Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur français, sera jugé pour trafic d’influence. L’accusation est sévère : Squarcini aurait commis « un préjudice » à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et plus largement à l’État français. Cette affaire met en lumière la dérive de certains hauts fonctionnaires qui ont utilisé leur position pour des intérêts personnels, au détriment de la crédibilité de l’État.
Le procès, qui comptera également dix autres accusés, dont un ancien magistrat, un préfet et des anciens policiers, sera une étape importante pour rétablir l’intégrité du système. Les avocats des parties civiles espèrent un jugement exemplaire pour dissuader de telles pratiques néfastes.
Les accusations portent sur onze infractions, parmi lesquelles le trafic d’influence passif, le détournement de fonds publics, la compromission du secret de la défense nationale, l’abus de confiance, le faux en écriture publique, ainsi que la complicité et le recel de violation du secret professionnel et de l’instruction. Autant dire que l’ancien patron du renseignement est dans une situation délicate.
Cette affaire a également mis en lumière des événements troublants, tels que la tentative d’identification d’un maître-chanteur en 2008, visant le PDG de LVMH, Bernard Arnault, ainsi que l’« espionnage » de François Ruffin et de son journal Fakir entre 2013 et 2016. Ces actions ont été orchestrées par les policiers de la DCRI, sans que cela ne rentre dans le cadre de leurs missions officielles.
Il est à noter que le groupe LVMH, qui était impliqué dans l’affaire, a récemment payé une amende de 10 millions d’euros pour éviter des poursuites judiciaires. Cela soulève des questions sur l’influence et le pouvoir des grandes entreprises sur des affaires sensibles.
Source : AFP