Consulter Masquer le sommaire
Tout juste, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a assis son décision : Amazon France Logistique doit s’acquitter d’une amende de la coquette somme de 32 millions d’euros. Pourquoi, vous demandez-vous ? Et bien, parce qu’elle avait mis en place un système de surveillance des employés qui, disons, était un peu trop curieux de leur activité et de leurs performances. La CNIL n’a pas manqué de souligner, avec une pointe de sarcasme, cette intrusion à la limite de l’insolite. Le tout, dans un communiqué délivré, naturellement, pour que tout le monde en prenne bonne note.
Amazon se prononce sur cette controverse
Au cœur de cette polémique, les scanners employés par l’équipe de l’entrepôt d’Amazon pour gérer les colis sont remis en question par l’instance responsable. Prenons le temps d’explorer le fonctionnement de cet outil. Il semble qu’un « réseau de surveillance étroit des activités et des résultats, qui pousse l’employé à devoir possiblement expliquer chaque repos ou bref arrêt. »
Comme vous le savez peut-être, ces appareils enregistrent chaque pause pendant plus de dix minutes. C’est pourquoi la CNIL émet l’avis suivant :
« Il est exagéré de garder toute information collectée par ce mécanisme, ainsi que les statistiques qui en découlent pour tous les travailleurs et intérimaires, en les conservant pendant un mois complet. »
Face aux critiques du principal organisme supervisant la protection des données, Amazon n’a pas attendu longtemps pour répondre. À travers un communiqué, la société émet un démenti concernant la décision en question.
Amazon sous le feu des critiques : une affaire d’antisyndicalisme ?
Tout compte fait, il faudrait croire que cet énième incident n’attrape pas Amazon au dépourvu lorsqu’il est question de la qualité de vie et des droits syndicaux de ses employés dans les entrepôts. En 2022, le ministère américain du travail, ainsi que les procureurs fédéraux new-yorkais, se sont donnés la tâche d’enquêter sur les conditions de sécurité au travail. Ainsi que sur «les blessures causées par des dangers professionnels, la cadence effrénée imposée et le respect par Amazon des obligations de signalement des accidents survenus». La firme a refusé toute prise de position à ce sujet.
L’entreprise fait également l’objet de critiques concernant ses pratiques antisyndicales aux États-Unis. Dans un récent reportage fascinant diffusé sur la plateforme d’Arte, le Dr John Logan, directeur du département Labour and Employment de l’Université de San Francisco, livre un exposé détaillé sur les pratiques controversées de la multinationale. Nos amis éditoriaux ont réalisé un reportage exceptionnel et nous avons le grand plaisir de vous inviter à le découvrir en cliquant juste ici.