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Une nouvelle éruption volcanique est à rajouter dans le répertoire, et ce, pour la troisième fois en moins de deux mois ce jeudi 8 février en Islande. Où précisément ? Sur la péninsule vallonnée de Reykjanes, lové dans le sud-ouest de l’île.
Posez les yeux dans le ciel, et vous y verrez d’impressionnants jets de lave qui peuvent titiller la barre des 80 mètres. Et pas besoin d’aller trop loin. Depuis la capitale Reykjavik, vous aurez une belle vue. Un spectacle de la nature qui ne manque pas de protagoniste. Ajoutez à cela des coulées de lave rouge orangé qui flirtent avec un nuage de fumée s’élevant à environ 3 kilomètres, comme le témoigne la télévision islandaise.
Maintenant, vous vous demandez peut-être : et qu’est-ce qui a précédé cette éruption ? Pour répondre à cette question, dirigeons-nous vers l’Office météorologique islandais (IMO). Selon eux, cet épisode volcanique a été précédé par un petit séisme qui a commencé à se manifester vers 5 h 30 (soit 6 h 30 heure française) dans la région nord-est du Sýlingarfell. Et ce n’était certainement pas une surprise pour eux. Ils s’attendaient à une telle éruption ces derniers jours. « Environ trente minutes plus tard, confirme l’office, l’éruption a commencé dans cette même zone. » Et cerise sur le gâteau, ils indiquent également que la fissure, responsable de l’éruption, mesure environ 3 kilomètres de longueur. Oh là là !
Quand le volcan fait trembler la cité de Grindavík
Sans autre alternative, la ville portuaire de Grindavík, riche de ses 4 000 âmes, a été vidée de ses habitants le 11 novembre dernier, précise Hjördis Gudmundsdottir, figure de l’autorité civile islandaise. Ce tourbillon d’évacuations n’a pas épargné la fameuse station balnéaire de Blue Lagoon, écrin de bien-être géothermique, qui a dû fermer ses portes pour la semaine.
Nous gardons la situation bien en main, assure avec aplomb la porte-parole de la protection civile, « Il n’y a pas lieu de paniquer. Notre aéroport est à l’abri et nos concitoyens sont hors de danger. »
La menace de manque d’eau chaude pèse
Pourtant, la Protection civile islandaise a haussé le ton, faisant passer son niveau d’alerte à « phase d’alerte », soit l’avant-dernier stade avant l’état d’urgence. En cause ? Le flux ininterrompu de lave, venu infructueusement recouvrir l’artère vitale d’approvisionnement en eau de la péninsule de Reykjanes. « Nous sommes en train de plancher sur des mesures d’urgence pour que les citoyens disposent de l’eau chaude », nous confie Hjordis Gudmundsdottir, qui incite par ailleurs la population à faire usage de l’eau chaude avec parcimonie. Le spectre d’un robinet délivrant de l’eau froide effraie la péninsule toute entière, mais semble exclure la capitale islandaise.
La centrale géothermique sous surveillance serrée
Malgré la gravité de la situation, Kristín Jónsdottir, sismologue à l’IMO, nous rassure : la zone éruptive étant plutôt bien située, aucune infrastructure ne semble menacée, d’après les informations de la radio publique islandaise (Ruv).
Aux abois face à la situation, outre la discrète Grindavík, les autorités ont une autre préoccupation : la centrale géothermique de Svarstengi. Située à un jet de pierre de l’éruption (3 kilomètres environ), elle assure l’approvisionnement en électricité et en eau des 30 000 résidents de la région. « Les digues sont bien aménagées autour de la centrale », rassure Hjördis Gudmundsdottir, « mais si l’éruption perdure et continue de produire une grande quantité de lave, la situation pourrait se compliquer ».
Une cascade d’éruptions secoue la région du feu et de la glace
Il est à noter, selon les récentes indications de l’IMO, que le tsunami de lave qui s’écoule actuellement est légèrement moins intense que lors de l’éruption initiale survenue le 18 décembre dernier, comme le précisent les rapports initiaux de la patrouille aérienne des gardes-côtes.
Une suite d’éruptions qui inquiète
Mesdames, Messieurs, ce faubourg de lave volcanique n’est que le dernier acte en date d’une série en cascade, marquant une recrudescence de l’activité volcanique dans cette région islandaise. En l’espace de trois courtes années, six éruptions ont secoué ce pays, la première remontant à 2023, selon les éminents volcanologues locaux.
Un terrain fertile pour l’activité volcanique
Chers lecteurs, il convient de souligner que la région islandaise est championne d’Europe en termes d’activité volcanique, un paysage unique mariant le feu et la glace. Trente-trois systèmes volcaniques sont recensés comme étant actifs dans cette zone, une réalité qui même pour les islandais demeure impressionnante et inquiétante.
Source : AFP