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Sur le continent africain, une nouvelle souche de mpox, anciennement appelée monkeypox, se répand depuis plusieurs semaines. Cette souche, d’abord repérée en République démocratique du Congo (RDC), a également été signalée dans divers pays voisins, suscitant des inquiétudes quant à sa propagation.
Le 7 août, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a annoncé une réunion imminente du comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la Santé « dès que possible ». L’objectif : évaluer l’opportunité de décréter le plus haut degré d’alerte face à cette épidémie.
L’OMS réfléchit à cette mesure pour une bonne raison. Cette classification est le signal d’alarme le plus extrême que l’organisation peut émettre.
Découverte d’une Souche Plus Virulente en Afrique
En septembre 2023, une souche récemment identifiée en République démocratique du Congo (RDC) sème la panique : le clade 1b. Cette nouvelle variante se distingue par une transmissibilité accrue et une mortalité effrayante, touchant jusqu’à 5% des adultes et 10% des enfants. Contrairement aux souches antérieures qui préféraient localiser leurs éruptions cutanées sur la bouche, le visage ou les organes génitaux, celle-ci n’épargne aucune partie du corps.
Le clade 1b ne fait pas de distinction dans ses cibles. Alors que les vieux variants affectaient principalement les hommes homosexuels et bisexuels, la nouvelle souche se propage aussi pendant les rapports hétérosexuels et divers contacts non sexuels. Des transmissions ont ainsi été observées entre mères et enfants, mais aussi parmi les écoliers. La situation est tellement préoccupante que les chercheurs examinent même ses possibles conséquences sur la fertilité, en raison de multiples fausses couches recensées.
L’histoire de la variole du singe n’est pas nouvelle. Ce virus, découvert chez l’homme en 1970 en RDC, a évolué en plusieurs variants au fil des années. Il y a deux ans, le clade 2 s’est répandu dans des contrées jusque-là épargnées, avec une alerte maximale de l’OMS en juillet 2022. Cette vague épidémique s’est calmée moins d’un an après, en mai 2023, ayant laissé dans son sillage près de 100 000 cas et 140 morts répartis sur une centaine de pays.
Une Épidémie Difficile à Contenir
« Depuis le début de l’année, la situation en RDC est dramatique. Avec plus de 14 000 cas de mpox signalés et 511 décès », confie Tedros Adhanom Ghebreyesus, le mercredi 7 août. « Le virus a frappé aussi fort en six mois qu’au cours de toute l’année dernière, et de nouvelles provinces autrefois épargnées sont maintenant affectées. »
Dans les camps de déplacés à Goma, au nord-est de la RDC, la situation est particulièrement préoccupante en raison de la forte densité de la population. Louis Albert Massing, coordinateur médical de Médecins sans frontières (MSF) en RDC, avertit : « Les risques d’explosion sont réels vu les énormes mouvements de population ». La proximité de l’aéroport international de Goma augmente également la probabilité de transmission du mpox dans d’autres pays.
Le virus n’a pas tardé à franchir les frontières en deux semaines seulement. L’Ouganda, le Burundi, le Rwanda, le Kenya et même la Côte d’Ivoire ont signalé des cas. Ce qui est particulièrement alarmant pour ces pays, c’est qu’ils « n’ont pas cette maladie de façon endémique, (…) ce qui signifie que l’épidémie qui frappe la RDC se propage maintenant à l’Afrique centrale en général », explique Rosamund Lewis, responsable de la riposte face au virus à l’OMS.
Aucun Remède Miracle
La variole du singe fait des siennes avec des symptômes forçant le respect: fièvre élevée, maux de tête carabinés, douleurs musculaires intenses et inflammation des ganglions lymphatiques. Les patients ressentent aussi une fatigue extrême. Toutefois, d’après les experts, il n’y a pas de traitement spécifique pour ce mal. Les symptômes s’en vont d’eux-mêmes.
Bien que deux vaccins spécifiques existent, leur disponibilité laisse à désirer. Les personnes ayant été vaccinées jeunes présentent des symptômes moins graves. Cependant, les campagnes de vaccination contre la variole ont cessé en 1980 après l’éradication de la maladie. L’OMS précise : « Par conséquent, à l’heure actuelle, les personnes âgées de moins de 40 à 50 ans (selon le pays) peuvent être plus sensibles à la variole du singe ». De plus, l’efficacité de ces vaccins face à la nouvelle souche est encore incertaine.
Appel Urgent de l’OMS pour Endiguer la Crise
L’Organisation Mondiale de la Santé a un plan d’action régional ambitieux, nécessitant pas moins de 15 millions de dollars pour améliorer la surveillance, la préparation et les interventions contre le mpox. En collaboration avec les gouvernements des pays touchés, l’OMS et ses partenaires cherchent activement à comprendre et à combattre les causes de ces flambées.
Mercredi, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a exprimé son inquiétude face à la propagation croissante du virus, en particulier au-delà des frontières de la RDC. Avec l’avertissement d’une possible « urgence de santé publique de portée internationale », il a décidé de convoquer d’urgence un comité pour évaluer la situation.
Il espère également inscrire les vaccins disponibles sur la liste des outils d’urgence sûrs de l’OMS, afin de faciliter leur distribution rapide. Néanmoins, il déconseille d’imposer des restrictions de voyage vers les pays affectés, préférant une approche globale pour stopper la transmission.
En parallèle, les États-Unis ont annoncé une aide de 10 millions de dollars pour la RDC, visant à renforcer l’assistance sanitaire. Maria Van Kerkhove, responsable de la préparation aux épidémies et pandémies à l’OMS, souligne l’importance du soutien financier pour intensifier la réponse à cette crise sanitaire, particulièrement concernant le clade 1b.