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- Début 2024: Un Janvier record marque la nouvelle année
- Est-ce un décalage permanent ou temporaire ?
- Un signe inquiétant d’une progression plus rapide que prévu
- Janvier 2024 : un climax climatique à part entière
- Historiquement le mois de Janvier le plus torride
- Et si l’Amérique du Sud s’enflammait ?
- La surchauffe exceptionnelle : un phénomène global
- Les émissions de gaz à effet de serre, clé du ralentissement de la hausse des températures
- Optimisme tempéré pour l’avenir climatique
- La fin du troisième « Super événement El Niño » apporterait-il un espoir ?
Début 2024: Un Janvier record marque la nouvelle année
Il semble que 2024 n’ait pas été ravi de glisser doucement dans la nouveauté. En fait, pour la première fois, le mois de janvier a franchi le seuil significatif de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. Selon l’observatoire européen Copernicus, de février 2023 à janvier 2024, la température de l’air à la surface de la planète était supérieure de 1,52°C à celle de l’époque 1850-1900. Qui pourrait oublier la chaleur record de 2023 ?
Est-ce un décalage permanent ou temporaire ?
Richard Betts, directeur des études climatiques à l’Office national de météorologie britannique, tempère les conclusions hâtives. « Le fait que nous ayons dépassé le seuil de 1,5°C pour la première fois ne signifie pas nécessairement que nous avons atteint RevolutionMagazine de non-retour fixé à Paris en 2015 » souligne-t-il. En effet, pour qu’on puisse officiellement dire que cette limite a été franchie, ce niveau de réchauffement devrait se maintenir pendant plusieurs décennies. « C’est néanmoins une preuve supplémentaire des modifications drastiques que nous avons infligées à notre climat mondial. Nous devons nous préparer à y faire face » affirme-t-il.
Un signe inquiétant d’une progression plus rapide que prévu
Alors que le changement de la température mondiale a sonné l’alarme, Brian Hoskins, à la tête de l’Institut Grantham sur le changement climatique de l’Imperial College London, insiste sur l’urgence d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Johan Rockström, de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat (PIK), rejoint Hoskins et qualifie le phénomène de « signal important et catastrophique qui doit servir d’avertissement : nous nous rapprochons de la limite de 1,5 degré bien plus rapidement qu’anticipé ».
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Janvier 2024 : un climax climatique à part entière
L’année démarre sur une déferlante de chaleur sans précédent pour l’humanité avec un mois de janvier s’avançant bien plus chaud qu’auparavant. Certes, le climat a connu une hausse d’environ 1,2°C depuis la période de 1850-1900, mais janvier 2024 est un nouveau chapitre dans notre histoire climatologique. Si l’on se fie au Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et à ses prévisions, le fameux seuil de 1,5°C pourrait être atteint dès le milieu des années 2030.
Historiquement le mois de Janvier le plus torride
Le début de l’année 2024 vaut son pesant d’or. Avec une température moyenne de 13,14°C, le mois établit un nouveau record de chaleur depuis le début des observations, surpassant ainsi l’année 2023 déjà très éprouvante. Ce nouveau score est 0,12°C plus élevé que le record précédent de janvier 2020 et excède 0,70°C par rapport à la normalité climatique du dernier tournant du siècle (1991-2020). Pour donner une perspective frontale, c’est une hausse stupéfiante de 1,660°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Et si l’Amérique du Sud s’enflammait ?
L’entité européenne Copernicus note avec stupéfaction que janvier marque le huitième mois consécutif de records climatiques. Le couronnement de ce nouveau roi de la chaleur pourrait être attribué à une vague infernale frappant l’Amérique du Sud, où la Colombie et le Chili ont été victimes d’incendies dévastateurs assortis de températures records.
La surchauffe exceptionnelle : un phénomène global
Et le réchauffement ne s’est pas limité à l’Amérique du Sud. L’Espagne et le sud de la France ont également connu une vague de chaleur inhabituelle, à l’instar de certaines régions des États-Unis, du Canada, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale, malgré des épisodes de froid et des précipitations parfois importantes. Une confirmation, s’il en fallait, que les changements climatiques planétaires ne connaissent aucune frontière.
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Les émissions de gaz à effet de serre, clé du ralentissement de la hausse des températures
Le mois de janvier a réservé son lot de surprises avec un nouveau record de 20,97 °C pour la température moyenne en surface des océans. Ainsi, janvier 2024 se classe second des mois les plus chauds de tous les temps, avec une température en-dessous du record d’août 2023 (20,98 °C). Pas de pause pour le thermo ! Le 31 janvier, il flambait encore, surpassant toutes les valeurs atteintes les 23 et 24 août 2023 révèle Copernicus. L’ironie ? Tout cela alors que le paresse actuellement dans le Pacifique équatorial, un scénario qui devrait normalement faire fléchir le mercure.
Optimisme tempéré pour l’avenir climatique
Samantha Burgess, responsable adjointe du service C3S chez Copernicus, ne masque pas son inquiétude face à cette ascension fulgurante des températures mondiales. « La réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre est la seule voie pour arrêter ce thermomètre mondial un peu trop exubérant », déclare-t-elle. En janvier 2024, des avertissements avaient déjà été lancés par l’Organisation météorologique mondiale et la NOAA (Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique). 2024 est susceptible de pulvériser le record de chaleur établi en 2023. La NOAA est même allée jusqu’à annoncer que l’année 2024 avait une chance sur trois de battre 2023 à la course au réchauffement, et 99 % de possibilités de faire partie du top 5 des années les plus chaudes.
La fin du troisième « Super événement El Niño » apporterait-il un espoir ?
Mais ne jetons pas encore l’éponge. Johan Rockström estime qu’après la fin de ce « troisième super événement El Niño », accentué par l’activité humaine, les températures pourraient à nouveau « redescendre », comme ce fut déjà le cas en 2016 et 1998. Alors croisons les doigts, car notre avenir et celui de notre planète dépendent grandement de cette bataille contre le réchauffement climatique.
Source : AFP